Coup de filet après des fusillades à Nice
Échanges de coups de feu, impacts de balles dans des appartements... Le dernier jour de 2021 avait été particulièrement agité à Nice-Est, à l’image du trimestre qui venait de s’écouler. La police judiciaire de Nice pense avoir mis hors d’état de nuire trois protagonistes de ces violences.
Le 31 décembre, vers midi, des rafales de tirs retentissent rue Charles-François-Fenoglio-deBriga, près de Pont-Michel. Tirs de Kalachnikov, tirs de 9 mm. La police recueille une dizaine de douilles de gros calibre. Pas de blessé connu. Mais les impacts de balles chez des particuliers, à des étages élevés, donnent une idée de la violence sans limite de la scène. Cette flambée de tensions connaît son acmé à quelques heures du réveillon, après plusieurs épisodes qui ont mis les nerfs des riverains à rude épreuve. Des tirs ont retenti au même endroit le 20 décembre précédent, ainsi que dans la nuit du 18 au 19 décembre. Le 9 octobre déjà, trois individus vêtus de noir, visage dissimulé, avaient tiré en l’air. Entre Noël et la Saint-Sylvestre, un début d’incendie est stoppé dans cette même rue Fenoglio-deBriga. Sur la façade de la résidence, un message a été tagué : « tueur d’innocent ».
Contexte sensible
Le 25 décembre, Ermelindo, jeune homme inconnu de la justice, a été abattu sans raison apparente dans le quartier de Las Planas, à Nice-Nord.
La fusillade du 31 décembre intervient dans ce contexte sensible. Le parquet de Nice met l’antenne niçoise de la PJ sur le coup, et ouvre plusieurs enquêtes sur ces graves troubles à l’ordre public. Le 21 mars dernier, un juge d’instruction prend la main sur les faits du 31 décembre. Exploitation d’images vidéos, écoutes téléphoniques, surveillances... Au prix d’un gros travail d’investigation, les limiers de la PJ identifient les membres présumés du commando. Mardi et mercredi derniers, la crim’ et la BRI (brigade de recherches et d’intervention) passent à l’action.
Six suspects sont interpellés. Trois d’entre eux sont âgés de 20 à 30 ans, issus du quartier de l’Ariane. Tous sont défavorablement connus de la justice pour divers délits (stups, violences, cambriolages...). La police les considère comme des trafiquants de stups de bon niveau.
Peu diserts, tous contestent les faits qui leur sont reprochés. Ils sont néanmoins présentés au juge d’instruction vendredi, mis en examen pour tentative de meurtre en bande organisée, association de malfaiteurs et trafic de stups. Les trois autres gardés à vue, conjoints ou acolytes présumés, sont libérés sans faire l’objet de poursuite.
Bandes rivales
Les perquisitions n’ont pas permis de saisir d’arme, tout juste un peu d’argent. Mais la police judiciaire pense avoir porté un coup d’arrêt à l’une des bandes impliquées dans les violences de fin 2021, « sur fond de contrôle de points de deal entre équipes rivales, de rééquilibrages entre trafiquants historiques et nouveaux », décrypte le commissaire divisionnaire Florent Mion, patron de l’antenne PJ. Le parquet de Nice rappelle avoir « ouvert plusieurs enquêtes à la suite de cette flambée de violences ». L’une d’elles a conduit à un premier coup de filet en janvier dernier. Trois suspects ont été écroués, dans l’enquête sur le meurtre d’Ermelindo. L’opération de police avait été marquée par la mort d’un suspect, en plein centreville de Nice. Un tir considéré à ce stade comme accidentel.