Le « pire des scénarios » n’est pas improbable
Les auteurs de cette étude d’impact réalisée par le BRGM expliquent s’être basés sur «lepire des scénarios » pour livrer leurs conclusions.
Le pire n’est pas pour autant improbable. D’abord parce que deux failles menacent potentiellement les côtes azuréennes : la faille Ligure, « l’une des régions sismiquement actives de la Méditerranée occidentale », considérée comme « potentiellement tsunamigène » ; et la marge nord maghrébine, « une zone de déformation compressive » qui avance d’un demi-centimètre par an en moyenne.
L’une et l’autre de ces deux failles ont déjà été l’épicentre de « séismes historiques » qui « ont été associés à des tsunamis en Méditerranée occidentale ». Les auteurs de l’étude évoquent notamment le séisme de Boumerdès survenu en Algérie en 2003, dont la magnitude était de 6,9, et celui d’Imperia en 1887 dont les conséquences et notamment le tsunami qu’il avait généré ont été documentés. Ces deux événements ont nourri les scénarios les plus pessimistes de l’étude qui a établi 110 cas de figure différents.
L’intensité de ces phénomènes a en outre été raisonnablement augmentée. Les scientifiques ont ainsi ajouté d’un demi-degré de magnitude à un séisme de type Boumerdès, ou augmenté l’ampleur de l’effondrement qui s’était produit au large d’Imperia en 1887.
Ces hypothèses ont été simulées numériquement à l’aide d’un modèle mathématique complexe. Et le résultat est sans appel : les niveaux d’eau « atteignent facilement » 3 mètres audessus de la ligne de côte et « localement » 5 mètres. La vague pénètre les terres à une vitesse allant de 1 à 3 m/s et elle remonte sur plusieurs centaines de mètres par endroits.