Un King légendaire
L’histoire
La vie et l’oeuvre musicale d’Elvis Presley (Austin Butler) à travers le prisme de ses rapports complexes avec son mystérieux manager, le colonel Tom Parker (Tom Hanks). Une relation étalée sur une vingtaine d’années, de l’ascension du chanteur à son statut inégalé de star, sur fond de bouleversements culturels et de la découverte par l’Amérique de la fin de l’innocence…
Notre avis
Cinéaste de la démesure, adepte de montages frénétiques à la frontière du clip et amoureux de musique, qu’il brasse dans la quasi-totalité de ses films, l’Australien Baz Luhrmann aime également s’attaquer aux mythes comme ceux de Roméo et Juliette, Gatsby le magnifique et donc aujourd’hui le King.
Moderne et rock’n’roll, ce biopic trouve le bon angle et, à travers la vie de la star magistralement incarnée par Austin Butler, évoque tout un pan de l’histoire des ÉtatsUnis, période 1950 à 1970, marquée par la ségrégation raciale.
Blockbuster qui bouscule et ne laisse aucune seconde de répit au spectateur pendant plus de deux heures et demie, Elvis décrypte et dénonce au passage le rapport entre la volonté artistique et l’esprit commercial, ici représenté par l’aussi mystérieux que néfaste Colonel Parker. Un imprésario – en réalité forain – manipulateur, qui se paie même le luxe de raconter en voix off et avec mauvaise foi cet anti success-stor y. Un antagoniste de poids qui donne l’occasion à Tom Hanks de livrer une nouvelle performance oscarisable et fait porter un regard tendre sur l’interprète de Heartbreak Hotel, utilisé à ses dépens. Riche, brillante, exhaustive au niveau musique – on n’entend cependant qu’une succession d’extraits et non des chansons en intégralité –, intelligente dans son approche et servie par une mise en scène virevoltante, cette attraction haut de gamme séduit autant qu’elle bouleverse, sans oublier, cela va de soi de rendre hommage au talent de Mr. Presley.