Vols de tableaux : le procès ajourné
Neuf personnes comparaissaient pour deux vols à main armée et un cambriolage dans les Alpes-Maritimes. Un problème technique a provoqué le renvoi du procès.
Le procès devant la cour d’assises des AlpesMaritimes des neuf personnes accusées d’avoir participé, à des degrés divers, à trois cambriolages en bande organisée de propriétés cossues, a tourné court.
Après deux jours d’audience, la présidente Emmanuelle De Rosa a suspendu hier matin les débats et ordonné un complément d’enquête. Me Marie Seguin et Me Yassine Maharsi, conseils d’un des accusés, ont demandé de pouvoir consulter les fadettes (les factures détaillées téléphoniques) qui, selon la police judiciaire, mettent en cause leur client.
Or ce dernier clame son innocence. Le problème est de sortir un document papier compréhensible à partir du logiciel Mercure. Ce logiciel très performant, alimenté par les fichiers des opérateurs, permet aux enquêteurs d’analyser des millions de connexions téléphoniques. Des policiers spécialisés analysent les communications entre les différentes lignes des accusés et rédigent ensuite des procès-verbaux d’exploitation. Ce sont ces investigations qui, en l’occurrence, permettent ou non à l’accusation de déterminer les contacts entre plusieurs suspects.
Les avocats de la défense ont pointé mardi quelques contradictions dans la déposition
Des oeuvres d’art avaient été retrouvées à Peillon. Un appel à témoins, notamment avec la diffusion de cette photo, avait permis de les restituer à leurs propriétaires.
d’un des policiers cité comme témoin. Ils se sont plaints de ne pouvoir vérifier certaines conclusions de l’enquêteur. D’où leurs demandes répétées pour obtenir le détail des fadettes.
Une interruption mal vécue
La cour a accepté cette requête et reporté le procès sine die. En revanche, elle a rejeté l’ensemble des demandes de mises en liberté des sept accusés. Sachant qu’ils sont tous mis en cause dans d’autres affaires de vols. Cette interruption du procès est mal vécue par Françoise, 68 ans, l’une des victimes, encore traumatisée par l’irruption dans son salon à Eze de trois hommes gantés et cagoulés, le 19 novembre 2017. Ce jour-là, les malfaiteurs videront deux coffres-forts et repartiront avec des oeuvres d’art et des bijoux. Le 20 octobre 2017, vers 4 heures du matin, sur les hauteurs de Saint-Paul-deVence, malgré la présence d’un vigile très peu vigilant, des malfaiteurs avaient emporté pour 700 000 euros de butin composé de tableaux, de quarante sacs de luxe et d’un Iphone 7 neuf.
La BRB de la police judiciaire relie ces deux affaires à un cambriolage survenu le 21 avril 2017 dans un appartement de SaintLaurent-du-Var. Cette fois, les occupants étaient absents mais là encore des tableaux ont été dérobés et le préjudice était conséquent. Vingt-trois oeuvres d’art avaient été retrouvées chez un couple de Peillon renvoyé pour recel. Cette découverte ainsi que celle de box à Cagnes-sur-Mer, où était entreposé le matériel de malfaiteurs, avaient été décisives.
La comparution des accusés, dont un seul admet sa responsabilité dans le vol à Èze, devait durer au moins deux semaines.
Cela signifie qu’il faudra trouver une autre date et recommencer à zéro. Sachant que ce temps d’audience perdu est un coup dur pour la centaine d’accusés en attente d’être jugés par la cour d’assises des Alpes-Maritimes.
C’est la mère du défunt qui a donné l’alerte. Inquiète de ne plus avoir des nouvelles de son fils depuis la veille, cette dernière a géolocalisé par téléphone son véhicule, une Peugeot 307, stationnée sur le parking de la Chaux à proximité immédiate de la mairie. Hélas, c’est là qu’a été découvert le corps inerte du disparu hier matin vers 7 h. Ce résident de Cabris était âgé de 46 ans, et souffrait de troubles psychologiques. Selon les premiers éléments de l’enquête menée par les gendarmes de Grasse, il aurait mis fin à ses jours au moyen d’une arme à feu. Le maire de SaintCézaire, Christian Zedet, était présent sur les lieux, de même que la police municipale qui a établi un petit périmètre de sécurité jusqu’à l’enlèvement de la dépouille. Une autopsie devrait être pratiquée prochainement pour déterminer précisément les causes du décès, mais « tous les éléments recueillis jusqu’ici tendent à privilégier la thèse du suicide », confirme le procureur de la république de Grasse, Damien Savarzeix.