Une « palmeraie virtuelle » contre le charançon rouge
En partenariat avec deux sociétés spécialisées, la commune de Mandelieu va installer, début juillet sur l’avenue du Riou, un « piège géant », pour attirer le nuisible et le capturer.
Depuis 2006 et son apparition dans le département du Var, le charançon rouge fait sans cesse parler de lui. Une petite « terreur », capable d’exterminer les palmiers Phoenix à la vitesse de l’éclair. Alors, forcément, sur notre chère Côte d’Azur, la lutte s’est organisée et bien des méthodes, chimiques ou biologiques, ont été mises en place pour éradiquer la vilaine bébête. Avec plus ou moins de réussite. Moins que plus, en fait...
Pas épargnée par le problème, la commune de Mandelieu va, dès le début du mois de juillet, tester une nouvelle approche. «Une première en France », assure le maire, Sébastien Leroy. L’idée ? Créer une fausse palmeraie, sorte de « piège géant », pour attirer et capturer (et donc, exécuter...) les charançons. Dans les faits – puisque ces derniers sont tout sauf idiots – c’est un peu plus compliqué que ça...
La Ville met 3 ha à disposition
La raison pour laquelle Mandelieu s’est associée, via une convention de partenariat actée, mardi matin, par les élus du conseil municipal, à deux sociétés. D’un côté, M2i Biocontrol, spécialisée dans la formulation de solutions sémiochimiques à hautes performances ; de l’autre, Bioassays France, experte en protection biologique intégrée et gestion des risques en cultures ouvertes. L’expérimentation, nommée « Virtual Palm Project 06 », consiste en l’implantation d’une fausse palmeraie, sur un terrain de trois hectares – gracieusement mis à disposition par la commune sur l’avenue du Riou. Le maillage sera constitué de
La commune va, pour la première fois dans l’Hexagone, expérimenter la méthode « Virtual Palm Project 06. »
dispositifs biologiques qui vont diffuser des sémiochimiques (type phéromones, notamment). Ceux-ci doivent tromper les « instincts » des charançons rouges – on en saura davantage lors de l’ouverture de la zone dédiée – et ainsi les attirer loin des vraies palmeraies.
Une garantie : « Des résultats de capture équivalents ou supérieurs à celui des maillages de pièges conventionnels en milieu urbain », indique le conseiller municipal Patrick Peiretti. « On fonde beaucoup d’espoir dessus », ajoute le premier magistrat.
Fini le curatif, place au préventif
Qui en a profité pour faire le point sur une autre expérimentation, dont Mandelieu avait, dès janvier 2019, essuyé les plâtres à l’échelle hexagonale : les capteurs sismiques.
Un dispositif capable de détecter le grignotement des fibres internes par les larves.
« Elle se poursuit, signale Sébastien Leroy, sans plus de précisions. Mais c’est quelque chose de curatif, alors qu’avec cette palmeraie virtuelle, on est dans le préventif. C’est une évolution majeure et, je l’espère, très pertinente en termes de résultats. » Réponse tout prochainement...