Albert Gemmrich : souvenirs, souvenirs...
A Nice, le Palais de la Méditerranée, où s’est déroulée l’AG d’été de la FFF samedi dernier, a été aussi pendant quelques heures le lieu de rencontre d’anciens joueurs devenus des dirigeants influents du football français. Parmi eux, on a croisé Raymond Domenech, actuel président de l’UNECATEF (le syndicat des entraîneurs français), Marc Keller, président du RC Strasbourg, mais aussi Albert Gemmrich, président de la Ligue Grand-Est et ex-attaquant de Strasbourg, Bordeaux, Lille et... de l’OGC Nice.
C’est en juillet 1984 que l’Alsacien débarque sur la Côte d’Azur. À cette époque, le Gym est sonné, groggy... Le barrage perdu en mai de manière rocambolesque face au Racing Paris pour l’accession en D1 (2-0, 1-5 a. p.) est encore dans toutes les têtes. Mais le président Mario Innocentini reste ambitieux. Pour booster leur attaque, les dirigeants niçois recrutent un Argentin inconnu mais prometteur, Jorge Dominguez (le futur héros de la saison, élevé depuis au rang de légende) et deux joueurs d’expérience : les élégants Mustapha Dahleb, 32 ans, star du PSG et, donc, Albert Gemmrich, 29 ans, ex-international français (5 sélections, 2 buts).
« Avec Dalheb, on nous avait recrutés pour monter »
« Quand on nous a recrutés avec Mustapha Dalheb, c’était pour remonter en D1, pas pour autre chose, avance d’emblée Gemmrich quand on lui demande d’évoquer ses souvenirs en rouge et noir. Ona fait le boulot. On en reparle souvent avec Mustapha. De toute façon, une montée ne peut être qu’un très bon souvenir. Nous étions un groupe avec un excellent état d’esprit. Sans cette mentalité, on n’aurait pas pu monter. »
Le champion de France 1979 avec Strasbourg jouera 29 matchs (4 buts) lors de la saison de la remontée qui s’était résumée à un duel acharné jusqu’au bout avec les Verts. L’année suivante, en D1, Gemmrich a très peu joué
Samedi, lors de l’AG de la FFF à Nice, Gemmrich était présent en tant que membre du Comex de la FFF et président de la Ligue Grand-Est.
avec l’OGCN, la faute à «un gros souci au nerf sciatique ». Mais cela n’a en rien entaché le bonheur connu sur la Côte. « De cette époque, j’ai gardé des rapports avec André Amitrano et Pierre Dréossi, notamment. Et puis, Nice est une ville tellement agréable. Le paysage, les gens sympas, la mer... J’habitais sur les hauteurs, à Fabron. Je n’y reviens pas assez souvent ! »
La suite de son parcours ? « J’étais pratiquement en fin de carrière et j’ai accepté l’offre de Strasbourg pour être responsable du centre de formation. » Là-bas, il aura comme élève un certain José Cobos, devenu capitaine emblématique du Gym dans les années 2000 et avec qui il a pu longuement échanger lors de l’AG du week-end dernier.
« J’ai eu de la chance dans ma vie »
Aujourd’hui, Gemmrich est un dirigeant très actif du football français.
« J’ai eu de la chance dans ma vie. J’ai été footballeur amateur puis professionnel et même international. Le rôle des anciens joueurs est d’apporter un plus à nos jeunes et c’est pour cette raison que j’ai accepté le poste de président de la Ligue d’Alsace en 2008. Aujourd’hui, je dirige la Ligue du Grand-Est depuis la fusion entre la Champagne-Ardennes, la Lorraine et l’Alsace. On a plus de 205 000 licenciés, c’est énorme mais ça se passe bien. C’est actuellement mon quatrième mandat. J’ai 67 ans, je suis encore jeune ! Je veux rendre au football ce qu’il m’a donné », insiste celui qui est aussi membre du comité exécutif de la FFF. Évidemment, Albert suit avec attention les résultats de l’OGC Nice. « J’ai assisté à la finale de la Coupe. J’étais supporter niçois. Le résultat n’a pas été celui espéré mais ce n’est que partie remise. »
Le départ de Galtier au Paris
SG? « Je l’apprécie, il a fait ses preuves. C’est un peu dommage pour le Gym où il a fait du bon boulot. Mais, pour lui, c’est alléchant d’aller au PSG. C’est aussi la vie d’un entraîneur. Il faut sans cesse savoir se remettre en question », pense Gemmrich. L’Ancien Aiglon pourrait bientôt revenir à Nice pour raconter ses souvenirs aux supporters un soir de match à l’Allianz Riviera. Il n’y croisera sans doute pas Christophe Galtier, en revanche !