Secours aux victimes : « Le maillon fort, c’est vous ! » Nice,
Ces trois derniers jours à des sapeurs-pompiers de toute la France se sont défiés lors du Challenge national du secours routier. L’occasion de sensibiliser le public aux gestes qui sauvent.
Deux voitures fracassées se chevauchent. Six sapeurs-pompiers découvrent la scène. Ciblent les priorités. Puis passent à l’action. Vite, secourir les victimes. Les extraire de leur piège de métal, quitte à le découper. Et enfin, les évacuer. Voilà sur quels scénarios se sont confrontées 25 délégations de sapeurs-pompiers, ces trois derniers jours, au Palais des expositions de Nice. Deux épreuves de désincarcération sous l’oeil averti d’un jury. Le Challenge national du secours routier leur a permis de se défier (1), se tester, s’améliorer, tout en diffusant des messages de prévention.
Comment s’extraire d’un car renversé
« Cette compétition sert de support pour sensibiliser aux risques : risques liés à la sécurité routière, mais aussi risques domestiques », résument les organisateurs, le lieutenant-colonel Eric Calatayud et le commandant Arnaud Malagoli. 700 élèves comptaient parmi les centaines de visiteurs au Palais des Expos. Pour les sensibiliser, une règle : une mise en situation vaut mieux qu’un long discours.
Il y a donc ces épreuvesspectacles pour lesquelles Renault a fourni une soixantaine d’épaves. Ou l’épreuve SUAP (Secours d’urgence aux personnes), qui voit des pompiers secourir des acteurs en sang, dans un décor de Carnaval de Nice. Il y a ces simulations d’accident, aussi. Cette voiture qui vous permet de vivre un tonneau (pas à vitesse réelle, quand même). Ou ce car renversé sur le flanc, dont les passagers s’extraient un par un. « On leur apprend à rester calmes et à sortir de façon ordonnée », explique Erick Calatayud. Pierre, 40 ans, l’un de ces passagers-cobaye, n’est pas déçu du voyage : « On se sent complètement oppressé. Le fait de ne pas attacher sa ceinture, on réalise ce que ça signifie... » Gendarmes, police nationale, préfecture, Vinci autoroutes, Automobile club de Monaco... Chaque acteur de la sécurité routière a apporté sa contribution. À l’image de ces lunettes floues qui simulent une sensation d’ivresse ou de stups. Il y a enfin l’initiation, si précieuse, aux gestes de premiers secours. Eloan, 8 ans, et Typhaine 6 ans, s’essayent au massage cardiaque sous le regard encourageant de leur mère Laetitia.
Héros à tout âge
« Ils ne sont jamais seuls, mais on ne sait jamais. L’un de nous aussi peut avoir un problème. Et à leur âge, ils adorent apprendre... » Enfants aujourd’hui, peut-être héros demain.
Le Sdis 06 recense 800 malaises cardiaques par an. Rares, trop rares sont les issues positives : environ 10 % dans les Alpes-Maritimes, 5 % en France, selon le commandant Philippe Cecconi, chargé de la lutte contre l’arrêt cardiaque. D’où l’urgence d’éduquer les plus jeunes... et leurs aînés. «Les gens ne comprennent pas que le maillon fort, c’est eux ! Ils n’osent pas. Mais sans intervention, la victime perd 10 % de cerveau par minute. Alors passez à l’acte ! »
1. L’équipe de Loire-Atlantique a conservé son titre, celle des Alpes-Maritimes a décroché le trophée de la meilleure progression en secours routier.