Des César autour du cou
Le 7 juillet, la maison Million Riviera met en vente deux précieux pendentifs « Compression » en or et pierres précieuses, signés par le sculpteur César.
Le 7 juillet prochain, la maison Million Riviera organise une belle vente de joaillerie à Nice. Stars de la vacation, deux pendentifs « Compression » en or et pierres précieuses signés par le sculpteur César (1921-1998) seront proposés aux enchères.
Véritables objets d’art, ces bijoux exceptionnels sont estimés entre 15 000 et 20 000 euros pour le premier, et 20 000 et 30 000 euros pour le second. C’est en 1959 que César Baldaccini entre dans l’histoire de l’art avec ses sculptures d’un genre nouveau, produites à partir d’objets métalliques collectés puis comprimés à l’aide d’une presse hydraulique. Cette technique de « compression dirigée » devient sa marque de fabrique. L’artiste puise sa matière première dans les casses notamment, réduisant aux maximum le volume de voitures en fin de vie et leur donnant une forme de parallélépipède, tel des totems. Immédiatement reconnu par le critique d’art Pierre Restany pour son exaltation de « la beauté de la nature urbaine, industrielle et publicitaire», César sera invité à rejoindre le groupe des Nouveaux Réalistes, aux côtés notamment d’Yves Klein, Arman ou Niki de Saint Phalle.
Raillé par les collectionneurs dans un premier temps, le sculpteur va peu à peu vaincre les réticences pour devenir l’artiste à la mode, s’amusant toujours plus à détourner les objets du quotidien de leurs usages habituels, et critiquant par ce biais la société moderne de consommation.
Au fil des ans, il teste le pressage de plus petites pièces et compresse toutes sortes de matériaux (tissus, papiers…). En 1971, l’auteur du trophée des César utilise sa technique avec l’or, récupérant autour de lui des bijoux de famille, gourmettes et médailles, bracelets, mécanismes de montres, croix ou chaînes. Ces « sculptures portatives », représentant des modèles réduits de ses compressions automobiles, offrent un enchevêtrement de pièces d’orfèvrerie, entre métal précieux, diamants, perles ou rubis.
Séduits par la symbolique de ces pièces et la délicatesse de leur exécution, des commanditaires apportent au sculpteur leurs propres bijoux pour qu’il les mette sous presse et leur redonne une nouvelle vie. Un engouement qui, depuis lors, ne s’est pas démenti, les « bijoux sculptures » de César étant toujours particulièrement convoités par les collectionneurs et les amateurs de joaillerie lors des ventes aux enchères.