Monaco-Matin

Comment encourager le lien ? Des groupes de parole pour aider les futurs papas

- Dossier : Stéphanie WIÉLÉ – swiele@nicematin.fr Photos : Pexels, S.W et D.L

Durant la grossesse ou juste après l’accoucheme­nt, de nombreuses méthodes existent pour encourager les parents qui le souhaitent à créer un lien avec leur bébé. Ces pratiques concernent aussi bien les mamans que les papas ou « deuxièmes parents ».

➨ L’haptonomie L’haptonomie permet au père et la mère de nouer une relation dèslesprem­ières semaines de grossesse. Par lescaresse­ssur leventrede­lafuture maman, les parents apprennent à déplacer leur enfant et à le bercer.

➨ La méthode Bonapace Originaire du Canada, la méthode Bonapace a pour vocation de réduire la douleur causée lors de l’accoucheme­nt. Cette méthode donne une place centrale au père. Ce dernier apprend, au cours des séances, à localiser plusieurs points clefs situés aux mains, aux pieds, au niveau du sacrum et du fessier. Le futur papa va également apprendre à masser sa femme avec des gestes doux et légers. Les cours sont dispensés soit par une sage-femme, soit par un généralist­e habilité et reconnu. ➨ Le peau à peau

Le peau à peau consiste à déposer le nourrisson nu (ou avec une couche) directemen­t sur sa mère ou son père, poitrine contre poitrine. Cette méthode permet de diminuer les pleurs, de faciliter l’allaitemen­t, mais aussi de stabiliser la températur­e du corps. « Pour les bébés prématurés, le peau à peau est même un soin. En effet, grâce à cette méthode, ils font moins de bradycardi­es transitoir­es (ralentisse­ment du rythme cardiaque au-dessous de la normale) », détaille Toni Gouazé, sage-femme.

➨ Le portage

Porter son bébé dans les bras ou à l’aide d’un tissu favorise l’attachemen­t. Pour les mamans, c’est l’occasion de retrouver les sensations de grossesse, et pour le papa, de goûter à cette proximité.

➨ Et aussi...

Le chant, la musique, les ateliers de massage ou de yoga avec bébé, les cours de préparatio­n à l’accoucheme­nt... Il existe de nombreuses façons de créer du lien. Au « deuxième parent » de choisir celle qui lui convient.

Depuis la création du congé paternité en 2002, de nombreux pères en ont bénéficié. D’après l’enquête « Modes de garde et d’accueil des jeunes enfants » de 2013, près de sept papas sur dix y ont eu recours. Un tiers d’entre eux ont – tout de même – décidé d’y renoncer. Mais pourquoi ? « Il y a un aspect culturel et nous gardons une conception très traditionn­elle de la famille : on pense que la mère s’occupe du petit enfant et que le père prendra le relais plus tard dans son éducation. Il peut y avoir aussi la pression de l’employeur. Il arrive enfin que des pères aient un sentiment d’impuissanc­e ; ils pensent qu’ils ne seront pas utiles dans les premières semaines de vie d’un nourrisson, alors que c’est faux », analysent d’une même voix, Toni Gouazé et Florence Lacroix, sagesfemme­s du CHU de Nice. Pour impliquer davantage les papas et les aider à trouver leur place, l’établissem­ent hospitalie­r niçois va bientôt lancer des groupes de parole. « De plus en plus d’hôpitaux proposent des temps d’échanges entre hommes. L’idée est que les pères ou « coparents » puissent parler librement et confier leurs inquiétude­s, sans la présence des futures mamans », détaille Toni Gouazé. Les temps de parole seront organisés à L’Archet en début de soirée, tous les mois, avec des petits groupes. « Nous leur expliquons tout ce qui peut se passer durant la grossesse. Et nous abordons des thèmes essentiels comme le baby blues, le post-partum, mais aussi la sexualité. »

Les groupes de parole seront ouverts aux futurs papas des patientes accouchant à L’Archet. Les inscriptio­ns pourront se faire sur Doctolib et via le secrétaria­t des consultati­ons.

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