Comment encourager le lien ? Des groupes de parole pour aider les futurs papas
Durant la grossesse ou juste après l’accouchement, de nombreuses méthodes existent pour encourager les parents qui le souhaitent à créer un lien avec leur bébé. Ces pratiques concernent aussi bien les mamans que les papas ou « deuxièmes parents ».
➨ L’haptonomie L’haptonomie permet au père et la mère de nouer une relation dèslespremières semaines de grossesse. Par lescaressessur leventredelafuture maman, les parents apprennent à déplacer leur enfant et à le bercer.
➨ La méthode Bonapace Originaire du Canada, la méthode Bonapace a pour vocation de réduire la douleur causée lors de l’accouchement. Cette méthode donne une place centrale au père. Ce dernier apprend, au cours des séances, à localiser plusieurs points clefs situés aux mains, aux pieds, au niveau du sacrum et du fessier. Le futur papa va également apprendre à masser sa femme avec des gestes doux et légers. Les cours sont dispensés soit par une sage-femme, soit par un généraliste habilité et reconnu. ➨ Le peau à peau
Le peau à peau consiste à déposer le nourrisson nu (ou avec une couche) directement sur sa mère ou son père, poitrine contre poitrine. Cette méthode permet de diminuer les pleurs, de faciliter l’allaitement, mais aussi de stabiliser la température du corps. « Pour les bébés prématurés, le peau à peau est même un soin. En effet, grâce à cette méthode, ils font moins de bradycardies transitoires (ralentissement du rythme cardiaque au-dessous de la normale) », détaille Toni Gouazé, sage-femme.
➨ Le portage
Porter son bébé dans les bras ou à l’aide d’un tissu favorise l’attachement. Pour les mamans, c’est l’occasion de retrouver les sensations de grossesse, et pour le papa, de goûter à cette proximité.
➨ Et aussi...
Le chant, la musique, les ateliers de massage ou de yoga avec bébé, les cours de préparation à l’accouchement... Il existe de nombreuses façons de créer du lien. Au « deuxième parent » de choisir celle qui lui convient.
Depuis la création du congé paternité en 2002, de nombreux pères en ont bénéficié. D’après l’enquête « Modes de garde et d’accueil des jeunes enfants » de 2013, près de sept papas sur dix y ont eu recours. Un tiers d’entre eux ont – tout de même – décidé d’y renoncer. Mais pourquoi ? « Il y a un aspect culturel et nous gardons une conception très traditionnelle de la famille : on pense que la mère s’occupe du petit enfant et que le père prendra le relais plus tard dans son éducation. Il peut y avoir aussi la pression de l’employeur. Il arrive enfin que des pères aient un sentiment d’impuissance ; ils pensent qu’ils ne seront pas utiles dans les premières semaines de vie d’un nourrisson, alors que c’est faux », analysent d’une même voix, Toni Gouazé et Florence Lacroix, sagesfemmes du CHU de Nice. Pour impliquer davantage les papas et les aider à trouver leur place, l’établissement hospitalier niçois va bientôt lancer des groupes de parole. « De plus en plus d’hôpitaux proposent des temps d’échanges entre hommes. L’idée est que les pères ou « coparents » puissent parler librement et confier leurs inquiétudes, sans la présence des futures mamans », détaille Toni Gouazé. Les temps de parole seront organisés à L’Archet en début de soirée, tous les mois, avec des petits groupes. « Nous leur expliquons tout ce qui peut se passer durant la grossesse. Et nous abordons des thèmes essentiels comme le baby blues, le post-partum, mais aussi la sexualité. »
Les groupes de parole seront ouverts aux futurs papas des patientes accouchant à L’Archet. Les inscriptions pourront se faire sur Doctolib et via le secrétariat des consultations.