Pourquoi l’accès aux Gorges du Loup pourrait-il être bientôt interdit ?
Face à la surfréquentation, qui prend une ampleur inédite dans les gorges avec toutes les conséquences que cela entraîne, trois communes ont décidé de s’unir, pour tenter de réguler avant d’interdire, le cas échéant. L’aire qui faisait office de « parking sauvage » juste après la sortie du tunnel, à gauche, sur la route en direction du Saut du Loup, vient de fermer. « Il y a une volonté commune des pompiers, des élus de Courmes, Tourrettes-sur-Loup et Gourdon, mais aussi des gendarmes, d’améliorer la sécurité le long des Gorges du Loup, explique Eric Mele, le maire de Gourdon. On vit depuis un moment un « dérapage » de surpopulation dans ce secteur qui limite l’accès aux pompiers. Le danger des voitures mal garées, c’est qu’elles se trouvent dans une zone à risque rouge au niveau géologique, où la probabilité de chutes de blocs de pierres est importante. »
Si les pompiers évoquent un encombrement de la chaussée sur une route déjà étroite qui les oblige à passer par Gourdon pour aller sauver des vies sur les communes de Cipières et de Gréolières, les gendarmes font état des difficultés engendrées par le stationnement anarchique de cette zone, rappelant que le PV est de 17 euros et de 135 euros avec enlèvement par la fourrière. Tous sont d’accord pour exprimer la volonté de limiter l’accès au Loup et la fréquentation, sur un site protégé Natura 2000. « Avant, c’était plus ludique, maintenant on est devenu l’industrie du loisir dans ces Gorges, clame Eric Mele. On se doit d’être les gardiens de ces sites. Les panneaux, la signalisation au sol, ainsi que la fermeture d’une aire qui était prise d’assaut, montre la volonté des élus d’interdire l’arrêt et le stationnement dans ce secteur qui est uniquement réservé à l’usage des secours. »
Avec un tunnel qui fait plus de 300 m, « c’est une obligation réglementaire d’avoir une
aire réservée exclusivement aux secours », poursuit le maire. La conséquence de ce dispositif, au-delà de limiter l’accès aux particuliers, est d’inciter les professionnels de la grimpe ou du canyoning à s’organiser, à limiter la rotation au sein des Gorges, et à décourager les rendez-vous d’opportunité dans ces lieux. « Le but, c’est limiter la fréquentation du site, ajoute Eric Mele, si tu ne peux pas t’arrêter, tu passes ton chemin, tu vas ailleurs ! » Pas de navettes mises en place donc, les abus « encaissés » depuis ces dernières années ont fini d’excéder les autorités qui souhaitent maintenant préserver la biodiversité autant que diminuer une pollution de type déchets de grande
consommation. « Si ce n’est pas suffisant, nous irons jusqu’à l’interdiction définitive de l’accès sur ce type de site, indique l’élu.
Soyez corrects, on a mis des limites avec une certaine tolérance. »