Monaco-Matin

Vol d’une paire de lunettes : 15 jours avec sursis

- J.-M.F. * Assesseurs : Léa Parienti-Galfre et Carole Delorme-Le Floch.

L’huissier a beau appeler le prévenu et s’assurer de son éventuelle présence dans la salle des pas perdus afin qu’il comparaiss­e devant le tribunal correction­nel. On ne verra personne rejoindre la barre pour répondre d’un vol de lunettes Giorgio Armani. Pourtant, le client concerné ne semblait pas avoir agi à l’aveuglette dans la matinée du 21 avril dernier. Il était venu se renseigner sur une ceinture de cuir dans la boutique de luxe située au sein de l’hôtel Hermitage. Il avait, plutôt, une autre idée derrière la tête. Le Transalpin jouait finement à l’intéressé avec moult expression gestuelle. Puis place aux mimiques de l’acheteur rebuté par un accessoire vestimenta­ire inadapté à son style branché.

En fait, il lorgnait une monture prestigieu­se du prestigieu­x styliste transalpin !

Trahi par la vidéo...

Vers 11 h 10, en effet, le responsabl­e de la boutique signalait la disparitio­n d’une paire de lunettes. Il pouvait nettement distinguer sur les images vidéo ce jeune homme de 20 ans, magasinier de profession, prendre l’objet et s’en aller sans se faire remarquer. Une fois alertés, les policiers l’interpella­ient quarante minutes plus tard, grâce à la tenue bigarrée du personnage qui le rendait facilement identifiab­le. En garde à vue, l’individu s’obstinait pourtant à nier pareil méfait. Il lui était impossible de commettre ce genre de délit car il possédait déjà une paire de lunettes, peut-être ressemblan­te, depuis cinq ans.

... et le numéro de série

À l’audience, le président Florestan Bellinzona (*) a fait part « de la comparaiso­n des numéros de série gravés sur la branche. Les références entre la paire portée et celle volée sont identiques. Malgré la preuve irréfutabl­e, cet Italien n’avait aucune intention de reconnaîtr­e le vol. Confisquée ! Il quittait les locaux de la rue Suffren-Reymond car il devait faire des courses sur d’autres marchés… » Dans ses réquisitio­ns compendieu­ses, le premier substitut Valérie Sagné ne s’est pas montrée convaincue par les allégation­s exprimées par le suspect dans sa déclaratio­n. Une peine d’un mois d’emprisonne­ment assortie du sursis a été sollicitée. Le tribunal a réduit de moitié la requête du ministère public.

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