Monaco-Matin

Un propriétai­re : « Cette année, je sors sans montre »

Un profession­nel : « Je n’avais jamais vu ça ! »

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Les montres de luxe, c’est une passion de longue date pour Paul (1). Ce septuagéna­ire azuréen, grand amateur et connaisseu­r, possède une Rolex Daytona. Mais on ne le verra pas la porter dans la rue cet été. « Cette année, je sors sans montre... ou avec une montre à quatre sous parce que j’ai besoin d’avoir l’heure. Il ne faut pas trop se montrer. »

Les faits divers qu’il a vu défiler à Paris, puis Cannes, Antibes ou Nice l’ont refroidi pour l’été. « Là, c’est reparti vraiment très fort ! Quand ils t’attrapent, ils ne sont pas seuls. Il y en a un qui te tient par-derrière et l’autre qui arrache la montre. Iront-ils jusqu’à tirer ? Ça pourrait très bien arriver. Un de ces quatre matins, ça va mal tourner... »

1. Son prénom a été modifié afin de préserver son anonymat.

Ce bijoutier azuréen tient à la discrétion. Tant sur son identité que sur sa propre Rolex. «Jenelamets jamais l’été. Depuis deux ans, c’est dangereux.

Il y a une augmentati­on catastroph­ique [des vols].

Je n’avais jamais vu ça ! Ils peuvent même vous couper le bras... » Pour ce profession­nel, la flambée des prix a aiguisé l’appétit des malfrats. «Ilyaune politique de la rareté chez Rolex. C’est le seul objet qui a gagné de la valeur. Un modèle Daytona, qui coûtait 9 000 euros à l’achat, se négocie aujourd’hui 44 000 euros ! » Ce bijoutier invite donc les amateurs de belles montres à la prudence. Tant dans leur apparence extérieure que dans leurs démarches d’achat. « Il faut acheter chez un vrai profession­nel, avec garantie, facture originale, livre de police pour la traçabilit­é... »

Lui-même se prémunit des vendeurs douteux.

« S’ils viennent, je vais forcément leur demander leur carte d’identité et payer par chèque.

De quoi les décourager aussitôt. »

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