Gouvernement : Élisabeth Borne consulte
La Première ministre tente cette semaine de trouver une solution pour gouverner, le Président ayant obtenu la majorité relative la plus basse de l’histoire de la Ve République.
Un « accord de gouvernement » est-il possible ou, au moins, des « majorités d’idées » à géométrie variable ? En quête d’une réponse, Élisabeth Borne, cheffe d’un gouvernement minoritaire, a entamé hier la mission ardue que lui a confiée Emmanuel Macron pour la semaine.
Les députés, eux, prennent au même moment leurs fonctions : ils doivent élire ce mardi le président de l’Assemblée, puis négocier mercredi et jeudi la composition des principales instances de l’institution.
Des députés LR au gouvernement ?
Le chef de l’État, qui a confirmé samedi sa « confiance » en la Première ministre, espère qu’elle parviendra à éviter le blocage à l’Assemblée nationale, avec pour objectif immédiat de faire aboutir le projet de loi du gouvernement sur le pouvoir d’achat. Au retour du Président jeudi des sommets du G7 en Allemagne et de l’Otan en Espagne, Élisabeth Borne devra lui faire des propositions « pour une feuille de route » et « pour la composition d’un nouveau gouvernement d’action », qui sera mis en place « dans les premiers jours du mois de juillet ». D’ici là, elle consulte les groupes parlementaires...
Chez Les Républicains, principale formation vers laquelle semble se tourner le Président pour se rapprocher de la majorité absolue, le nouveau patron des députés Olivier Marleix a dit hier sur Europe 1 refuser « de servir de béquille au pouvoir », « excluant » que des députés LR acceptent de rentrer dans le gouvernement. Les Républicains vont « tout faire pour converger avec le gouvernement » lors de l’examen du texte sur le pouvoir d’achat, mais seront « exigeants » sur le financement, at-il précisé.
« Jupiter patauge »
À gauche, la députée NupesPS Valérie Rabault juge «impossible » de négocier une coalition en deux jours. Elle a assuré sur Franceinfo que son parti ne participerait pas au gouvernement mais regarderait les textes « de manière pragmatique ».
Pour l’Insoumis Eric Coquerel, le président « fait mine de maîtriser la situation ». « Jupiter patauge », renchérit François Ruffin. Leur formation, tout comme le Rassemblement national, est exclue par le chef de l’État de tout projet de coalition, faute d’être, selon lui, « des partis de gouvernement ».
« Ce n’est pas du tout à l’ordre du jour que nous participions à un tel gouvernement » ,a quant à lui clarifié le patron du PCF Fabien Roussel, hier ; alors que les critiques se multiplient à gauche sur sa stratégie de démarquage vis-àvis de la Nupes.