« Les Danois, fous du tour »
Christian Prudhomme détaille l’édition 2022 qui débute à Copenhague vendredi.
Doit-on s’inquiéter du Covid, qui s’est invité au Tour de Suisse il y a peu ?
Non. Pour les équipes, le Tour de France est tellement important qu’elles redoublent ellesmêmes d’attention pour les coureurs et leur staff avant le départ. Pour la troisième année consécutive, je ne serrerai pas la main des champions et les approcher ne pourra se faire qu’avec un masque. Nous distribuerons 40.000 masques aux personnes accréditées susceptibles de s’approcher des coureurs, aux abords des départs et des arrivées.
Pourquoi un Grand départ à Copenhague ?
J’avais été fasciné en 2011 par le nombre de gens à bicyclette. Au Danemark, tout le monde est à bicyclette. Le slogan de la candidature était la rencontre de la ville la plus cyclable au monde et de la plus grande course du monde. Les Danois sont fous du Tour, tout le monde regarde le Tour, les parts d’audience et de marché sont monumentales. Le Tour permet à France Télévisions de tripler ses parts pour monter entre 35 et 40 %, 39,4 % sur le Tour 2021. TV2 au Danemark c’était 60,4 % !
Ce Tour peut-il réussir aux Français ?
On est très heureux de revoir Thibaut Pinot dans un autre registre, chasseur d’étapes et créateur d’émotions, et Romain Bardet qui était dans une forme éblouissante dans les dix premiers jours du Tour d’Italie. Guillaume Martin est toujours là dans les classements, David Gaudu... il y a des Français de qualité sans aucun doute. Mais, si on veut me faire dire qu’un Français peut gagner le Tour, ça me semble bien compliqué cette année encore.
La première semaine fait peur à beaucoup de candidats au podium. Est-elle trop dure ?
Les organisateurs proposent, les coureurs disposent, c’est toujours la même chose. On a vécu naguère des premières semaines lénifiantes. Les champions d’aujourd’hui sont davantage portés vers l’attaque et c’est très bien, ils ont une terrain où ils peuvent s’exprimer.
C’est aussi le retour à l’Alpe d’Huez, une montée souvent très ‘‘chaude’’. Prévoyez-vous des mesures particulières ?
Il y a toujours des mesures particulières. Les quatre derniers kilomètres sont entièrement barriérés, le premier kilomètre est barriéré d’un côté sachant que de l’autre côté c’est la falaise. Il y a des forces de l’ordre en nombre, des policiers néerlandais dans le ‘‘virage des hollandais’’, des policiers danois dans le ‘‘virage des danois’’.
Une série documentaire Netflix est lancée sur le Tour. Pourquoi ?
L’an dernier, les 15-24 ans ont été la 2e tranche d’âge qui a le plus regardé le Tour. Le Tour est toujours en phase avec les moyens de communication de son époque. Le Tour a vocation à parler au plus grand nombre.