L’État jugé fautif de ne pas avoir stocké assez de masques
La justice française a reconnu l’État fautif de ne pas avoir stocké assez de masques avant la pandémie de Covid, mettant en cause de façon sans précédent la gestion publique de la crise sanitaire, sans aller pour autant jusqu’à une condamnation.
« L’État a commis une faute en s’abstenant de constituer un stock suffisant de masques permettant de lutter contre une pandémie liée à un agent respiratoire hautement pathogène », a déclaré le tribunal administratif de Paris dans une décision rendue hier. Décidant aussi que l’État avait commis une faute en tenant des « déclarations qui ont pu avoir notamment pour effet de dissuader la population d’avoir recours à des masques ».
La gestion de la crise mise en cause
Par cette décision, qui fait suite à une trentaine de plaintes contre l’État par d’anciens malades de la Covid, la justice met explicitement en cause une partie de la gestion par l’État de la crise sanitaire. Les polémiques sur les masques chirurgicaux avaient très vite émergé dans les premiers mois de la pandémie. Le flou régnait alors sur l’intérêt de porter le masque ou non. Le gouvernement a d’abord réservé les masques aux soignants directement exposés aux malades, empêchant les pharmacies d’en vendre au grand public dans un contexte de stocks insuffisants. Le gouvernement a, par ailleurs, changé de bord au fil du temps sur l’intérêt des masques. Edouard Philippe, Olivier Véran, et Sibeth Ndiaye ont d’abord tous insisté sur son inutilité pour le grand public... avant qu’il ne devienne obligatoire.