Monaco-Matin

Sécheresse : la pluie change-t-elle la donne ?

La question revient à la suite des fortes pluies et des orages qui ont touché les Alpes-Maritimes mardi. En réalité, ils apportent des bienfaits superficie­ls mais bienvenus.

- A. L. alouchez@nicematin.fr

La question nourrit les conversati­ons. Les pluies qui sont tombées mardi sur les Alpes-Maritimes ont-elles pu changer quelque chose à la situation de sécheresse qui sévit sur le départemen­t depuis trois mois ?

Il faut dire qu’il a bien plu. Selon le centre interrégio­nal d’Aix-en-Provence de Météo France, entre 30 et 50 millimètre­s sont tombés en moyenne sur le départemen­t, avec de grandes disparités. Le pic ? 74 millimètre­s à Coursegoul­es. Soit, « 1,8 fois plus qu’une normale de saison ».

Le départemen­t est en déficit depuis dix mois

Cette forte pluie ne change rien au problème de fond. La pluie reste plus faible au mois de juin que la normale. Surtout, cela fait presque un an que c’est le cas. « Le départemen­t est en déficit depuis dix mois d’affilée, souligne le centre interrégio­nal de Météo France. Et il faut mettre ça en parallèle avec les très fortes températur­es actuelles. »

Et puis, il pourrait pleuvoir tous les jours, ça ne remplirait pas les sources d’eau. «Les sources sont alimentées pendant la période de recharge des nappes phréatique­s, de novembre à fin mars, enfonce Jean-Luc Belliard, responsabl­e du pôle eau et environnem­ent à la chambre d’agricultur­e des Alpes-Maritimes. Il y a trop de végétation. Et ce n’est pas dix millimètre­s qui vont permettre de recharger des cavités asséchées en montagne et les sources. Plus bas en altitude, comme pour le Var, ça va arrêter la baisse pendant dix ou quinze jours ».

« Cette pluie toutes les trois semaines, ce serait génial ! »

Tout au plus, ces pluies apportent un petit soulagemen­t superficie­l, comme se mettre un coup de brumisateu­r alors qu’on a très soif. Et par les temps qui courent, c’est déjà beaucoup. « C’est une bouffée d’oxygène, souffle Jean-Luc Belliard. Ça ne suffit pas pour les oliviers, dont les racines sont à un mètre de profondeur. Mais ça va remplir quelques cuves pour les éleveurs et soulager les maraîchers pendant quatre ou cinq jours. Si on pouvait avoir ce genre de pluie toutes les trois semaines, ce serait génial ».

Les intempérie­s n’ont fort heureuseme­nt pas provoqué de gros dégâts dans les Alpes-Maritimes et dans le Var où un arbre s’est couché sur la chaussée entre Fréjus et Puget-sur-Argens.

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(Photo Philippe Arnassan)

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