Monaco-Matin

Postes clés de l’Assemblée : tensions entre gauche et majorité

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« Sordides combines » avec le RN pour les uns, respect de « toutes les sensibilit­és » pour les autres : l’élection à des postes clés à l’Assemblée nationale a tourné au vinaigre hier entre la gauche et la majorité.

Ciotti réélu questeur

Il a fallu six heures pour élire les six vice-présidents, trois questeurs et douze secrétaire­s du Palais Bourbon, en fonction du poids des groupes politiques. Il s’agit pour les premiers de Valérie Rabault (PS), Elodie JacquierLa­forge (MoDem), Naïma Moutchou (Horizons), Caroline Fiat (LFI), Sébastien Chenu (RN) et Hélène Laporte (RN). Et pour les questeurs de Marie Guévenoux et Eric Woerth (LREM)... et le Niçois Eric Ciotti (LR). Douze postes de secrétaire­s devaient encore être attribués dans la soirée, à la proportion du poids des groupes dans l’hémicycle.

Avec la présidente de l’Assemblée, ces 22 députés constituen­t le bureau

« LREM a appelé à voter pour le Front national. Les masques tombent », a dénoncé Julien Bayou, coprésiden­t du groupe écologiste.

de l’institutio­n, sorte de conseil d’administra­tion. Or le choix de ce bureau, qui aurait pu être une simple formalité, a donné lieu à une série de passes d’armes, comme un avantgoût des joutes à venir dans une Assemblée sans majorité absolue.

Si la cheffe de file des députés macroniste­s Aurore Bergé a défendu l’importance que « toutes les sensibilit­és » puissent être représenté­es au bureau, cela a impliqué que... les membres de la majorité votent pour des candidats d’extrême droite, lors des scrutins à bulletins secrets.

Des députés macroniste­s votent pour des députés RN

« LREM a appelé à voter pour le Front national. Les masques tombent », a dénoncé Julien Bayou, coprésiden­t du groupe écologiste. « Honte de voir des collègues qui se prétendent républicai­ns glisser un bulletin RN dans l’urne », a lancé le socialiste Arthur Delaporte. Le LFI Adrien Quatennens a dénoncé une « alliance de facto » et « un accord entre le RN, LREM et LR pour exclure la Nupes ».

Le président des députés LR Olivier Marleix a tancé ces élus de gauche. « M. Bayou voudrait quasiment que certains représenta­nts n’aient pas le droit de siéger. Ce n’est pas ma conception de la démocratie. »

Pour sa part, Marine Le Pen, présidente du groupe RN, a dénoncé «une mauvaise foi infinie de l’extrême gauche », qui « ne souhaitait pas que l’ensemble des forces politiques soient représenté­es à leur juste mesure ».

L’équation se complique pour Élisabeth Borne

Du côté du gouverneme­nt, l’équation s’est un peu plus compliquée hier pour la Première ministre Élisabeth Borne, avec l’ouverture d’une enquête pour tentative de viol contre le ministre Damien Abad, alors qu’elle doit aussi décider si elle prend le risque ou non de solliciter la confiance des députés. Pressée par les Insoumis de demander un vote de confiance après sa déclaratio­n de politique générale, Élisabeth Borne n’a pas encore décidé, sachant qu’un vote négatif entraîne la démission du gouverneme­nt, conforméme­nt à l’article 50 de la Constituti­on.

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