La Russie accélère l’incorporation du sud de l’Ukraine
Lignes de train et de bus, service d’état civil, retraites, écoles et banques : les administrations d’occupation du sud de l’Ukraine ont multiplié les annonces hier portant sur l’intégration de ces régions à la Russie. Le « ministère » de l’Intérieur autoproclamé de la région de Kherson, occupée depuis mars par les troupes russes, a indiqué que des bus relieraient dès ce vendredi les villes de Kherson et Simféropol, la capitale de la Crimée, péninsule ukrainienne annexée par la Russie en 2014.
Des bus relieront aussi à partir du 1er juillet Simféropol aux villes conquises de Mélitopol et Berdiansk, dans la région ukrainienne de Zaporijjia, partiellement occupée par l’armée russe.
Lignes ferroviaires et service d’état civil
Et une ligne ferroviaire fonctionnera entre la ville criméenne de Djankoï et celles de Kherson et Mélitopol. « La sécurité des transports sera assurée par Rosgvardia », la garde nationale russe, a précisé le ministère autoproclamé dans un communiqué.
Depuis la prise de ces territoires, Moscou mène une politique de russification : le rouble a été introduit, des passeports russes émis, les voix critiques sont réprimées et l’activité économique est largement sous contrôle des administrations d’occupation... alors que Vladimir Poutine avait affirmé que son pays n’occuperait pas l’Ukraine. Un service d’état civil obéissant « aux standards de la Russie » a également ouvert ses portes à Kherson pour enregistrer les naissances, les décès, et célébrer les mariages. À Melitopol, le Service fédéral russe de supervision de l’éducation a commencé hier à remettre aux lycéens leurs certificats de fin de scolarité, selon l’administration d’occupation. Mais parallèlement, plusieurs attentats ont visé dans la région ces dernières semaines des représentants acquis au Kremlin. Le 24 juin, un responsable prorusse a été tué à Kherson dans l’explosion de sa voiture, un acte qualifié de « terroriste » par Moscou.