Clim, chauffage : il faut revoir la température
On aime être au frais l’été, avoir bien chaud l’hiver. Mais entre le dérèglement climatique et le coût exorbitant de l’énergie, il devient urgent de changer nos habitudes.
Les experts sont unanimes, des saisons estivales comme celle-ci, nous en vivrons d’autres. À Nice, nous avons eu chaud, très chaud et pendant plus de deux mois. Nous avons beau avoir l’habitude, les jours et les nuits suffocants ont été éprouvants. Mais que faisons-nous pour nous adapter ? Avons-nous, allons-nous changer nos habitudes ?
L’air conditionné est partout dans les espaces publics. Obligeant parfois les plus frileux à mettre une petite laine. N’est-ce pas une hérésie lorsque le mercure bat des records à l’extérieur ?
Bientôt, le chauffage prendra le relais avec des problématiques similaires. Alors, comment cela est géré ? On fait le point.
Dans les commerces
Regardons vers les centres commerciaux. C’est la société Carmila qui gère le complexe de Lingostière. Avec Carrefour Property, elle a adopté un plan d’action de sobriété énergétique. Parmi les mesures : l’application des seuils limites du code de l’énergie avec le chauffage à 19 °C l’hiver et la climatisation à 26 °C l’été, pas d’eau chaude dans les sanitaires, le remplacement progressif des chaufferies pour des plus modernes et plus économiques ou encore la mise en place d’éco-régulateurs sur les chaufferies. Pour quel bilan ? « Malgré les épisodes de canicule sur la période estivale, notre consommation énergétique sur les mois de juillet et août est en recul de 4 % par rapport à l’année dernière grâce à l’application de notre plan de sobriété énergétique. »
En parallèle, tous les commerces ont l’obligation, depuis le 25 juillet dernier, de fermer leur porte lorsque la clim fonctionne. Une mesure de bon sens, pourtant, il a fallu un décret pour l’imposer.
Dans l’administration
Les collectivités ont elles aussi un rôle à jouer. Fondamental. Christian Estrosi, maire de Nice et président de la Métropole Nice Côte d’Azur, ne manque pas de souligner que « les collectivités territoriales doivent être exemplaires dans la gestion interne de leurs ressources et ont un rôle à jouer pour informer et sensibiliser les agents. » Le 28 juillet, le directeur général des services a ainsi adressé aux 11 000 agents municipaux et métropolitains une circulaire « leur rappelant l’objectif de sobriété énergétique et précisant quelques consignes simples permettant d’y contribuer significativement. » Parmi elles, la température des climatiseurs qui « doit être au maximum 4 °C sous la température extérieure, sans descendre sous les 25 °C » . Mais aussi l’extinction de la clim lorsque les locaux sont inoccupés (ce qui représente 70 % du temps). « Dans les bâtiments les plus importants, les installations sont programmées pour réduire automatiquement l’intensité pendant les périodes de non-occupation, soutient la Métropole. Deux agents, économes de flux, surveillent également toutes les consommations énergétiques pour traquer les dérives. »
Du côté du conseil départemental, le son de cloche est similaire : « La climatisation est totalement proscrite si la température extérieure est inférieure ou égale à 26 °C. » Quant au chauffage « il n’est pas déclenché tant qu’il faut plus de 19 °C ».
Chez les particuliers
Le président du bailleur social Côte d’Azur habitat, Anthony Borré, expliquait récemment que « le chauffage est sous contrôle pendant la période hivernale pour limiter la dépense énergétique : nous respectons les prescriptions de l’État en le réglant sur 19 °C. » Quid des immeubles privés ? Nombreuses sont les copropriétés dans lesquelles il fait bien chaud l’hiver. Est-ce que cela peut continuer ? Il faut qu’individuellement les copropriétaires ou les syndics mettent le sujet sur la table car la facture risque d’être lourde l’hiver prochain si tout le monde chauffe à 23 °C.