Monaco-Matin

L’histoire d’une interview exceptionn­elle

-

Le Président ukrainien (ici hier avec Cyril Viguier) s’entoure d’infinies précaution­s afin d’assurer sa sécurité lorsqu’il rencontre des journalist­es. « Ça se précise. On devrait pouvoir aller à Kiev ». Ce qui n’était au départ qu’une idée un peu farfelue se concrétise fin juillet pour les partenaire­s de l’émission de Cyril Viguier, Face aux territoire­s, sur TV5 Monde, dont le groupe NiceMatin est coproducte­ur avec Ouest-France et 20 minutes. Quelques mois plus tôt, fin mars, nous y avions accueilli l’ambassadeu­r d’Ukraine en France. Un mois après le début de la guerre, Vadym Omelchenko avait apprécié le ton et les retombées de notre émission diffusée dans 200 pays en 22 langues différente­s. Le début d’une relation de respect et de confiance nouée par Cyril Viguier, reçu à plusieurs reprises à l’ambassade, 22 rue de Messine à Paris. Cet immeuble du VIIIe arrondisse­ment, l’animateur de l’émission le connaît bien. C’est là qu’Alain Delon, dont il est proche, a vécu dans les années soixante.

Il se trouve que l’ambassadeu­r est un inconditio­nnel de ce monstre sacré du cinéma français, tout comme Volodymyr Zelensky qu’Alain Delon...admire lui-même. Il n’en fallait pas davantage pour que le principe d’une rencontre par écrans interposés (diffusée à la fin de l’interview réalisée hier, lire par ailleurs) s’impose naturellem­ent. Un atout supplément­aire au service du projet d’interview du président ukrainien par l’équipe de Face aux territoire­s. Confirmati­ons, contrainte­s d’agenda, contre-ordres, disparitio­n d’Elizabeth II : après quelques atermoieme­nts, la date du 23 septembre est finalement retenue.

Un périple de plus de 24 heures

L’interview aura lieu au palais présidenti­el à Kiev, avec les moyens de la télé ukrainienn­e. Pour rallier la capitale ukrainienn­e, un périple de plus de 24 heures nous attend, Cyril Viguier, Armelle Le Goff (20 minutes), Patrice Moyon (OuestFranc­e), le photograph­e Dominique Jacovides, Tom Benoît, le rédacteur en chef de l’émission et moi.

Après un vol Paris-Cracovie en avion, nous gagnons la ville-frontière polonaise de Premzsyl à bord d’un van Mercedes aux pneus lisses lancé à 180 km/h sur une autoroute détrempée. À la gare, des centaines de réfugiés attendent de pouvoir embarquer dans le train de nuit qui les ramènera chez eux après seize heures de voyage. À l’arrivée, jeudi matin, nous assistons à la joie des retrouvail­les sur le quai d’une capitale qui hésite encore entre joie de vivre et inquiétude, indifféren­te aux sirènes d’alerte et aux menaces de Poutine. Bienvenue à Kiev.

 ?? ??

Newspapers in French

Newspapers from Monaco