Référendums d’annexion : « un simulacre » pour le G7
Alors que Moscou demande aux populations occupées si elles veulent (re-)devenir russes, Kiev et les Occidentaux affirment qu’ils ne reconnaîtront « jamais » ces scrutins « illégitimes ».
Des référendums d’annexion par la Russie ont débuté hier dans quatre régions d’Ukraine contrôlées entièrement ou en partie par Moscou. Le scrutin, annoncé dans l’urgence cette semaine sur fond de succès militaires ukrainiens, se fait notamment par porte-à-porte, selon des images de médias russes. Les autorités ont affirmé qu’il s’agissait d’une mesure de sécurité. La télévision russe diffusait en boucle des images d’électeurs votant dans des urnes mobiles dans des halls ou des cours d’immeuble. Des centaines de bureaux de vote doivent être ouverts dans les quatre territoires, et d’autres en Russie pour faire voter les déplacés.
« Nous espérons qu’après le référendum, on arrêtera de nous bombarder, qu’on aura la paix et l’ordre », explique
Vladimir Choutov, originaire de la région de Lougansk et venu voter à la représentation de Donetsk à Moscou. Sans aller jusqu’à dénoncer les scrutins, la Chine, partenaire le plus proche de Moscou, y est tout de même allée de sa critique, appelant au respect de l’intégrité territoriale. Signe de cette approche, une rencontre surprise a eu lieu hier à New York entre le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi et son homologue ukrainien Dmytro Kouleba.
« Nous appelons tous les pays à les rejeter sans équivoque »
Les scrutins ont été décidés après la contre-offensive ukrainienne fulgurante de début septembre, reprenant la région de Kharkiv, dans le nord-est, et que Kiev veut poursuivre vers Lougansk,
Des membres de la commission électorale vont à la rencontre des habitants (ici à Donetsk) pour les faire voter dans des urnes mobiles.
Donetsk et Kherson. Hier, les leaders du G7 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni) ont affirmé : « Nous ne reconnaîtrons jamais ces référendums qui semblent être un pas vers une annexion russe » ,ni «une prétendue annexion si elle a lieu » .Et « nous appelons tous les pays à rejeter sans équivoque ces référendums fictifs », ont-ils ajouté. Moscou veut « créer un faux prétexte pour changer le statut du territoire souverain ukrainien, qui fait l’objet d’une agression russe en cours » et « ces actions violent clairement la Charte des Nations Unies et le droit international ».
« Ni effet juridique ni légitimité »
Pour le G7, « ces simulacres de référendums [...] n’ont ni effet juridique ni légitimité, comme en témoignent les méthodes d’organisation hâtives de la Russie, qui ne respectent en rien les normes démocratiques, et son intimidation flagrante des populations locales ». « Ces référendums dans des zones placées de force sous le contrôle temporaire de la Russie ne représentent en aucun cas une expression légitime de la volonté du peuple ukrainien, qui a constamment résisté aux efforts russes visant à modifier les frontières par la force. »