Les unes sont-elles trop anxiogènes ?

Des lecteurs estiment que la vitrine du journal reflète une actualité trop sombre. À la recherche d’un équilibre entre actualités anxiogènes et nouvelles optimistes.

J «e m’interroge sur les unes : elles me semblent régulièrement polémiques, anxiogènes et d’une importance exagérée », nous écrit Pascal R., lecteur niçois. Interrogé, Denis Carreaux, directeur des rédactions du groupe Nice-Matin, le reconnaît bien volontiers : « Des Unes parfois trop anxiogènes ? Il est difficile de le nier. Prenez par exemple celle de Nice-Matin, édition Métropole niçoise du mercredi 14 septembre. Entre le débat sur la fin de vie, la mort d’une enseignante niçoise, la disparition de Jean-Luc Godard, difficile de voir la petite lumière au bout du tunnel… »

Le magazine pour égayer les unes

Mais il y existe bel et bien d’autres angles pour aborder l’actualité dans nos journaux, qui ne s’en privent pas : « Heureusement qu’il y a chaque jour la partie Magazine pour égayer nos unes ! » Denis Carreaux va plus loin : « Pourquoi ce sentiment ? Parce que les unes sont avant tout le reflet de l’actualité et que celle-ci n’est malheureusement pas toujours riante. Entre la crise sanitaire, la guerre en Ukraine, les feux de forêt et les faits divers, pas facile tous les jours de montrer une vision optimist e de l’information. »

Les trains qui arrivent à l’heure n’intéressent personne, selon l’expression consacrée, et les écoles de journalisme américaines continuent à enseigner qu’ « un chien qui mord un homme, ce n’est pas une information, un homme qui mord un chien, en revanche, si... ». Mais Denis Carreaux décrit les nouvelles démarches mises en oeuvre : « Malgré tout, si les événements dramatiques se doivent évidemment de figurer en bonne place dans la vitrine qu’est la une, nous sommes pleinement conscients de la nécessité de trouver le bon point d’équilibre en mettant en valeur dès que possible des sujets plus positifs. »

Pionnier du « journalisme de solutions »

Car les journaux du groupe Nice-Matin ont fait partie des pionniers du « journalisme de solutions », et il rappelle que « nous multiplions ainsi les unes sur des sujets qui ne se contentent pas d’évoquer des problèmes, mais amènent des solutions. Manger sans s’intoxiquer, Votre plein à 1,50 euro : les exemples récents ne manquent pas. Audelà du simple devoir d’information, nous nous attachons en effet à aider nos lecteurs, à leur donner des conseils et à leur expliquer ce qui marche dans un monde de plus en plus complexe. »

Et ce n’est pas tout : « Autres sources de bonnes nouvelles et d’optimisme, les performances de nos grands clubs sportifs. Quand ils gagnent, nos unes donnent tout de suite davantage le sourire ! »