Monaco-Matin

« Comme le 14-Juillet, comme Alex, personne n’oubliera jamais »

- S. G.

Joffrey. Nadine. Un amour solide, qui avait traversé près de trois décennies. Solide, malgré les épreuves et les galères qui ne les ont jamais épargnés. Solide, comme reste Joffrey, aujourd’hui sans Nadine. Solide pour elle. Elle l’aurait voulu. « Oui, je vais bien, je n’oublie pas, mais je vais bien, je ne suis pas seul, je suis bien entouré. Voilà, je n’oublie rien, mais je dois continuer à vivre, il le faut », souffle-t-il. Joffrey s’apprête, pour la deuxième fois, à assister à la cérémonie en hommage aux victimes de NotreDame.

« On le fera, ensemble, soudés »

Il y a deux ans, il a perdu l’amour de sa vie. Et, depuis, il témoigne, comme un soldat, sans jamais s’apitoyer sur son sort : « Je suis persuadé que personne n’oubliera jamais. Comme personne n’oubliera jamais l’attentat du 14-Juillet et ses victimes, comme personne n’oubliera jamais la tempête Alex et ses victimes. Nous avons tous beaucoup souffert ces dernières années et c’est ancré en nous ». Joffrey a hésité à aller assister à quelques audiences du procès de l’attaque terroriste de la promenade des Anglais en 2016. Il a renoncé, ne se sentant finalement pas à sa place. « Je me suis dit, c’est délicat. Ce sont deux histoires distinctes, c’est leur douleur, leur souffrance. Alors, je le vis au quotidien au travers des articles de Nice-Matin », dit le mari de la première victime tombée sous les coups de l’assaillant de la basilique. Bientôt, c’est lui qui affrontera l’épreuve du procès. « On le fera, ensemble, soudés, avec les proches de Vincent et aussi de Simone », affirme le mari de Nadine.

Il y a un an, il a sorti la biographie de sa femme, Fais pas ta causette.

Ce livre qu’elle écrivait comme un journal intime pour raconter sa vie d’avant Joffrey, pas toujours gaie. Il a passé des heures et des heures sur ces écrits laissés, afin de les publier, pour tenir, en quelque sorte, la promesse qu’il ne lui avait jamais faite. minutieux aux alentours de NotreDame.

L’amnésie alléguée par le Tunisien, grièvement blessé et qui garde des séquelles de ses opérations et de ses jours dans le coma, avait troublé les magistrats qui avaient ordonné dès la première audition une expertise plus poussée à un neurologue et un psychiatre. « Sur le plan psychiatri­que et médico-légal, le discerneme­nt de Brahim A. ne doit être considéré ni comme ayant été aboli, ni comme ayant été altéré », avaient-ils conclu dans leur rapport rendu plusieurs mois après.

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(Photo d’archives Frantz Bouton) Joffrey Devillers a perdu sa femme dans l’attentat de la basilique.

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