« Chaque jour qui passe est un appel à la vie »
En lice pour le titre de Super Mamie 2022, dimanche, à Nice, Nadine Coatrieux-Tacci se livre sur les moments marquants de sa vie tourmentée dont elle tire sa force de caractère et sa positivité.
Élégante, le sourire franc, un regard vif et rieur. Voilà comment se présente Nadine Coatrieux-Tacci, habillée d’une robe rouge assortie à ses boucles d’oreilles et son vernis. Une couleur de caractère qui fait ressortir ses cheveux blond platine. À 71 ans, la mamie de quatre petits-enfants s’assume pleinement, est épanouie : « Il faut être soi-même. Libre ! »
Et pourtant, derrière son apparence guillerette, sa vie a été parsemée d’épreuves. « Mais il faut se servir de ça pour remonter à la surface. Il y a toujours du positif », estime-t-elle. Une philosophie qu’elle a faite sienne aux contacts des autres.
« Vivre à fond » et toujours se relever
Enfant, elle vivait de port en port au gré des mutations de son père, officier dans la marine. « Je jouais avec tous les enfants. Certains étaient pauvres, certains étaient d’une autre couleur de peau. Et nous nous enrichissions de cette mixité », se souvient-elle.
Sur un mur de son appartement, quelques clichés en noir et blanc rappellent cette enfance lointaine. Puis son arrivée à Antibes, ses souvenirs de capitaine des majorettes, son mariage.
Et là, au coeur de cette mosaïque qui retrace sa vie en quelques photos, ses deux fils. Des jumeaux. Le visage s’illumine de tendresse, de fierté. Et les yeux se voilent : «A leur naissance, j’ai fait un coma. Je suis morte quelques instants. »
La voix est blanche mais presque instantanément, l’espoir revient : « Chaque jour qui passe est un jour gagné. Une chance incroyable. Un appel à la vie. »
Et la vie, elle a décidé de la « vivre à fond ». Après son accouchement, elle se met au sport : karaté, plongée, spéléologie. Elle participe même au jeu télévisé, Jeux sans frontières. À cette époque, Nadine « bouge tout le temps », tombée amoureuse de l’effort et de la convivialité des clubs qu’elle fréquente : « On était une petite famille. J’ai gardé certains amis. Ça fait cinquante ans. » Entrepreneuse, elle ouvre ensuite un restaurant à Juan-les-Pins. Malgré une clientèle au rendez-vous, une erreur juridique entraîne la fermeture de l’établissement. « J’ai touché le fond. Mais je suis fière, assure-t-elle. J’ai fait du porte à porte et je me suis relevée ».
Par un drôle de hasard, le destin la propulse dans le manoir d’une comtesse. Et la voilà devenue dame de compagnie. « On dirait un drôle de conte. Ça a duré un temps : les dîners mondains et le luxe. La vie normale finit par revenir. Mais je n’ai pas à me plaindre », sourit la super mamie.
Redonner le sourire aux personnes âgées
De cette époque, sont restées les robes de soirée, transformées en costumes pour les nombreux spectacles qu’elle joue avec deux troupes. Amoureuse de la scène, surpassant sa timidité, elle chante, danse, joue. Et redonne le sourire aux personnes âgées en Ehpad devant lesquelles elle se produit. Tutrice de son frère handicapé, elle admet humblement qu’elle est naturellement tournée vers les autres : « Il n’y a rien d’extraordinaire à s’occuper de ces personnes. On se donne mutuellement de la joie. »
« Le plus important, c’est le témoignage de mes fils et petits-enfants »
Avec une telle grand-mère, les quatre petits-enfants de Nadine ne pouvaient pas faire autrement que de l’inscrire au concours de super mamie. Finalement sélectionnée pour représenter les Alpes-Maritimes, elle assurera une prestation d’une minute trente. Un chant qui devra convaincre le public et les jurés.
Mais à ses yeux, la victoire n’est qu’un bonus. « Le plus important, c’est le témoignage de mes fils et petits-enfants. Je sais qu’ils m’aiment. Mais braver la timidité et venir sur scène pour le dire… »
L’émotion est trop forte pour finir sa phrase. Qu’importe. Les mots ne suffisent pas toujours. Alors il reste les actes. Et quoi de plus beau qu’un hommage à cette super mamie ?