Nice : il se retrouve au coeur d’une fusillade et prend un PV
Ce matin-là, il avait un ascenseur à démonter dans un immeuble de la rue de la Buffa. Un chantier prévu de longue date. Il a garé sa camionnette sur un emplacement livraison devant le numéro 5, à deux pas. La routine pour cet employé de la société « Ciel ascenseurs » de Saint-André-de-la-Roche. Sauf que... en fin de matinée, des coups de feu retentissent. Une opération de police. Le quartier est bouclé, rubalises, gyrophares. Des policiers cagoulés. Des tirs, des balles. Le technicien bloqué sur le chantier. Un homme est tué par balles. Le procureur donne une conférence de presse : il s’agirait d’une « opération de police qui s’est mal passée », dans le cadre l’enquête sur le meurtre d’Ermelindo, un jeune homme tué le soir de Noël dans le quartier de Las Planas (Nice-Nord).
Une amende majorée
L’affaire, sordide, aurait pu s’arrêter là pour l’ascensoriste. Sauf que des mois après, le 4 juillet, la société reçoit une amende majorée pour stationnement gênant, 75 euros. « Nous n’avons jamais reçu le premier PV », certifie une responsable de l’entreprise. Qui a aussitôt fait une réclamation. « Le quartier ayant été bouclé par les forces de l’ordre, notre technicien était dans l’obligation de rester dans l’immeuble et donc dans l’impossibilité de récupérer et de déplacer son véhicule », argumente-t-elle dans son courrier. En vain. Sa demande est refusée par l’officier du ministère public. La suite de cette histoire kafkaïenne, c’est un courrier au tribunal de police. Et un nouveau refus. Le 10 octobre, la société reçoit un avis de saisie administrative à tiers détenteur. Et conteste à nouveau : « Présents au moment des faits et alors que nous aurions pu être blessés par les échanges de tirs, séquestrés toute la journée sur le chantier, nous nous sommes remis de cette mésaventure. Toutefois, nous refusons d’être pénalisés et surtout de cette sorte, pour un “crime” » que nous n’avons pas commis ».
Un courrier sans réponse à ce jour. Mais l’ascensoriste ne compte pas en rester là : « Ce n’est pas la question de la somme, c’est une question d’injustice ».