La Belle Epoque, vue par l’Illustration
La Belle Époque était-elle vraiment belle ? Est-ce que c’était vraiment mieux avant ? À l’époque où l’on ne savait pas encore que l’industrie, en pleine révolution, détruisait la nature ; où le progrès était en marche et apportait avec lui l’électricité, le téléphone, l’aviation, le cinéma, la radio… et une nouvelle sphère de créativité. Une époque où la guerre semblait loin et l’avenir, radieux.
C’est à cette question que propose de nous aider à répondre le livre L’Illustration, La Belle Époque telle que les Français l’ont vécue, par Jean-Louis Festjens, paru aux Éditions Michel Lafon, et préfacé par JeanSébastien Baschet.
Et il faut dire que L’Illustration est plutôt bien placée pour raconter cette période. Car L’Illustration est une revue qui pourrait aujourd’hui faire pâlir d’envie bien des médias. Créé en 1843, ce journal avait pour ambition d’informer et de diffuser la culture, en faisant la part belle à l’image. En 1903, sous l’impulsion de René Baschet, « il devient le premier magazine illustré français et, en 1906, le premier magazine au monde, diffusé dans 150 pays », nous indique-t-on en préambule du livre. Jusqu’en 1944, L’Illustration va être diffusée partout dans le monde, ayant jusqu’à 30 000 abonnés aux États-Unis, et tirant en 1929 jusqu’à 650 000 exemplaires. C’est dire si à la Belle Époque, entre l’Exposition universelle de Paris en 1889 et la Première Guerre mondiale en 1914, il faisait référence.
Au fil des pages de cet ouvrage, on retrouve les splendides illustrations qui ont fait son succès, mais aussi les articles qui y étaient publiés sur l’apparition des grands magasins, sur le mode d’emploi des bains de mer, si rares à l’époque, sur le procès d’Émile Zola, les émigrants à la gare Saint-Lazare, l’apparition de l’éclairage à l’électricité, le printemps à MonteCarlo, l’exposition coloniale, ou encore la catastrophe du Titanic.
Une matière étonnante, à ne pas prendre au premier degré, puisqu’écrite dans le contexte de son époque, et qui donne à réfléchir.