La résilience du territoire face aux risques naturels
Comment faire face aux risques naturels qui se multiplient ces dernières années sur l’ensemble de notre territoire ? Voilà le sujet au coeur des échanges entre nos partenaires réunis hier matin à la Maison de l’Intelligence Artificielle de Biot lors du dernier rendez-vous Côte d’Azur Smart City.
La tempête Alex qui a frappé, en 2020, les vallées de la Roya, de la Vésubie et de la Tinée est encore dans tous les esprits, rappelle le président du conseil départemental des AlpesMaritimes, Charles Ange Ginésy, en préambule de ce rendez-vous Smart City. Avec le changement climatique, la résilience de notre territoire particulièrement exposé aux risques élevés de tempêtes, d’inondations ou encore de feux de forêt est une nécessité. Pour le président du Département comme pour l’ensemble de nos partenaires, l’acculturation des populations, l’anticipation des événements et la reconstruction sont des éléments clefs.
L’intelligence artificielle au secours des risques naturels
L’IA, c’est justement le coeur du sujet de la belle Maison de l’Intelligence artificielle (MIA) qui accueille notre rendez-vous Smart City à Biot. Les invités du jour se
rejoignent tous sur ce point : la technologie a un rôle crucial à jouer pour l’environnement en créant des outils de prévention apportant des solutions concrètes. « L’IA a trois atouts essentiels pour aider à la résilience du territoire : l’aide à la décision, la capacité prédictive et la data visualisation », poursuit Isabelle Gally, la nouvelle directrice de la MIA. Chez Siradel par exemple, acteur de référence de modélisation 3D : « Nous développons des jumeaux numériques de territoires et des modèles de visualisation 3D qui permettent de mieux anticiper certains risques », explique Sylvain Chapon, délégué marketing stratégique Engie. À ses côtés, l’IMREDD travaille également
(1) sur des programmes de recherche comme le projet Serenity « qui nous permet d’évaluer les mouvements de foule », ajoute Paulo Moura, directeur d’innovation et partenariats.
Au-delà des nouvelles technologies, le travail d’anticipation, c’est évidemment en premier lieu celui des équipes de terrain. « Nous utilisons entre 170 et 180 capteurs sur notre territoire pour évaluer l’hydrométrie des cours d’eau. Nous avons également des caméras de détection de dépassement des seuils », explique Raphaëlle Dreyfus, responsable du pôle hydrométéo et gestion de crise au Smiage (2).
Résilience technique et humaine
En première ligne en 2020, René Dies, contrôleur général du Sdis
(3) se souvient : « Avec la tempête Alex, on a vécu la résilience technique et humaine. Notre modèle d’organisation basée sur une répartition des centres de secours ainsi que notre capacité à anticiper nous a permis d’être résilients malgré un black-out de douze heures sans aucun moyen de communiquer ! Les nouvelles technologies nous sont utiles bien sûr, mais encore faut-il de l’électricité ! »
« Si l’Intelligence artificielle est un formidable outil, elle est aussi fragile face à des coupures d’électricité et il ne faut pas hésiter à revenir à des modèles anciens sûrs et performants », insiste Charles Anges Ginésy. De même que la complémentarité entre tous les acteurs et l’acculturation des populations est la base :
« Si les populations sont préparées, on évite les accidents, car plus que les risques ce sont les mouvements de panique qui tuent ! », conclut René Dies.
1. IMREDD : Institut méditerranéen du risque de l’environnement et du développement durable.
2. Syndicat mixte pour les inondations, l’aménagement et la gestion de l’eau.
3. Service départemental d’Incendie et de Secours