Monaco-Matin

LIGUE 1 / APRÈS LA VICTOIRE CONTRE MONTPELLIE­R (6-1) Nice : le jour et la nuit

Dès sa première sur le banc, Didier Digard a imposé sa patte sur son équipe. A confirmer à Reims.

- VINCENT MENICHINI

Entouré de son épouse et de quelques-uns de ses proches venus tout spécialeme­nt du Havre pour sa première à la tête de l’OGC Nice, Didier Digard a longuement disserté, dans la nuit de mercredi à jeudi, sur cette soirée comme aucune autre, qu’il n’est pas près d’oublier mais qu’il doit compte tenu des échéances futures. Une victoire 6-1 contre Montpellie­r pour entamer une carrière d’entraîneur chez les profession­nels, on a rarement connu mieux mais l’ancien capitaine des Aiglons a fait en sorte de rapidement se projeter sur le déplacemen­t à Reims (dimanche, 15 heures), où il attend la même intensité et la même énergie chez ses joueurs. Conquis par leur prestation et leur respect des consignes, l’ancien capitaine du Gym les avait placés face à leurs responsabi­lités lors de sa causerie d’avant-match, courte, intense et énergique, un style quelque peu opposé à celui de Lucien Favre, son prédécesse­ur, à qui il n’a pas oublié de rendre hommage.

Durant la rencontre, debout devant son banc, Digard a été constammen­t dans l’encouragem­ent et l’accompagne­ment, ce qui ne l’a pas empêché de râler après une perte de balle de Ramsey dans l’entrejeu ou une passe en retrait de Lemina. Il a en revanche toujours poussé Lotomba à prendre son couloir et à jouer haut, au plus proche de Pépé, que Favre ne supportait plus et n’alignait jamais au poste d’ailier droit en 4-3-3, la position où l’Ivoirien se sent le mieux. Contre Montpellie­r, le joueur prêté par Arsenal a enfin réussi un match plein, assorti d’un doublé et de gestes techniques de grande classe, ce qui lui a valu une franche accolade de son jeune entraîneur, pas mécontent de l’avoir relancé dans de telles proportion­s. L’autre excellente idée du staff a été de replacer Boudaoui en position de sentinelle, où l’internatio­nal algérien a excellé jusqu’à sa sortie pour une alerte musculaire.

Par bonheur, ce n’est rien et il sera disponible, à Reims, pour occuper ce rôle essentiel dans le 4-3-3 mis en place par Digard dans lequel Thuram, passeur et buteur - une première en Ligue 1 ! - a, lui aussi, retrouvé de sa superbe.

A 21 ans, l’internatio­nal Espoirs n’a jamais réussi à s’exprimer sous les ordres de

Favre, avec qui il a entretenu une relation distante, comme d’autres garçons de sa génération.

Renato Civelli : « Il en impose »

« Didier est connecté avec la nouvelle génération, il connaît les codes, glisse Renato Civelli, avec qui il partageait le leadership du vestiaire niçois au début des années 2010. C’est un garçon intelligen­t, posé, zen, qui ne dit pas de bêtises. J’ai vraiment beaucoup aimé ses premières prises de parole. Il en impose, tu ne lui fais pas à l’envers, personne ne lui marchera dessus. Il adore le foot et a toujours eu confiance en lui. Il ne pouvait pas rêver mieux comme première mais dans le foot, il faut toujours un peu de réussite. Je suis très heureux pour lui. »

« Didier a toujours su parler aux jeunes, appuie Alexy Bosetti, son ancien coéquipier. Il va être proche d’eux, ce qui ne veut pas dire qu’il leur fera des cadeaux. Il inspire le respect et la crainte, c’est le bon compromis. »

Dès hier matin, entouré de son staff, qu’il a présenté comme « une famille » lors de sa conférence de presse de présentati­on et avec qui il veut encore partager de grandes émotions, Digard a tourné la page de cette entame de rêve qu’il s’est refusé de voir comme un aboutissem­ent.

« Le plus important, c’est ce qui se présente, ce n’était qu’un match », a-t-il promis.

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