Triomphe à l’opéra : l’Alcina de Cécilia Bartoli
L’ère Bartoli de l’Opéra de Monte-Carlo s’ouvre sur un formidable succès.
Historique Alcina ! Ah, on se souviendra du premier spectacle présenté par Cecilia Bartoli pour son arrivée à la tête de l’Opéra de Monte-Carlo ! Une totale réussite. Un époustouflant festival vocal baroque. Cecilia Bartoli y apparaît non seulement comme directrice, mais aussi comme interprète. Alcina, c’est elle ! La voici en magicienne qui, par ses pouvoirs, attire et ensorcelle les hommes. Mais, on peut vous le dire, il n’y a pas que les hommes sur scène qu’elle ensorcelle. Tout le public aussi ! Dans l’histoire de cet opéra de Haendel, Bradamente se déguise en homme pour venir délivrer son fiancé Ruggiero, envoûté par Alcina. L’affaire n’est pas simple. Le spectacle dure quatre heures (avec deux entractes). La soeur d’Alcina, nommée Morgane, tombe amoureuse de Bradamente. Vous voyez l’imbroglio !
On est en pleine confusion amoureuse. À la fin, Bradamente et Ruggiero arrivent à vaincre Alcina. Ses
illusions et son palais s’effondrent, en même temps que ses anciens amants transformés en rochers ou en animaux reprennent forme humaine.
Cecilia Bartoli souveraine
Mis en scène par Christof Loy, le spectacle est présenté comme un
théâtre dans le théâtre. On y voit l’endroit et l’envers du décor. On assiste à un mélange des temps et des genres. Le baroque et le contemporain cohabitent allégrement. Les personnages apparaissent tantôt en perruques poudrées et robes à panier, tantôt en vêtements d’aujourd’hui.
Au plan vocal, on ne peut souhaiter plus belle distribution. Cecilia Bartoli est souveraine, Philippe Jarousski magistral, Sandrine Piau enchanteresse, Varduhi Abrahamyan magnifique – sans parler des très bons Maxim Moronov et Peter Kalman. Que demander de plus ? Quant à l’orchestre des Musiciens du Prince, il est royal. Ah, on n’est pas près d’oublier l’Alcina de Cecilia !