Marie-Jeanne, 87 ans : « Je fais tout pour éviter d’aller en Ehpad »
La retraite ? Marie-Jeanne Levionnais ne connaît pas. Enfin si, mais tardivement. À 74 ans. Elle en a aujourd’hui 87.
« Mon métier était ma passion. J’étais antiquaire en Normandie. Spécialisée dans les gros meubles. Et j’ai conduit la voiture, ou le fourgon s’il le fallait, jusqu’au bout ! », raconte-t-elle, appuyée sur sa canne dans son T2 cavalairois de 55 m2 situé au 1er étage. Son home sweet home depuis qu’elle a quitté SainteMaxime et son appartement sans ascenseur.
Des aides connectées
« Je suis venue habiter dans le Sud pour rejoindre ma famille. Quatre générations sont ici à présent. Mon mari est décédé en maison de retraite à SainteMaxime. Nous avions onze ans d’écart. Ça compte, à un âge… », observe-t-elle.
Une expérience qui la conforte dans son idée de demeurer à domicile. « Même s’il y a des moments
pas simples, c’est primordial pour moi ! Il faut voir comment ça se passe en Ehpad. Moi,
j’appelle ça un mouroir ! Je ne souhaite à personne d’y aller, et je fais moi-même tout pour éviter ça. Pourtant, il a bien fallu m’y résoudre à la suite d’une mauvaise chute, mais c’était temporaire. À présent, j’ai un bracelet électronique, et si j’ai un problème, j’appelle le centre de téléassistance », explique Mme Levionnais qui, par ailleurs, manipule avec habileté son téléphone portable. « C’est un modèle tout simple. Il me suit partout ! Je m’étais aussi mise à Internet. J’ai arrêté quand j’ai déménagé, et j’ai donné l’ordinateur à ma petite-fille », sourit-elle.
Planning bien organisé
Outre la famille, Marie est bien entourée tout au long de la semaine. « Vers 8 heures, j’ai une amie qui vient pour partager le petit-déjeuner. Le midi, une personne d’un organisme privé prend le relais. Quelqu’un de très gentil qui me prépare le déjeuner, un plat d’avance pour le soir, et m’aide aussi si j’ai un petit quelque chose comme du repassage. Un kiné me rend visite aussi deux fois par semaine. C’est agréable, on peut discuter », poursuit l’alerte aînée. En revanche, ne lui demandez pas de s’aventurer à prendre les transports en commun ou le taxi : « Je suis tombée deux fois. Je marche avec une canne, c’est difficile de grimper dans une voiture, et quand je sors, il me faut un bras. » Souvent celui de sa fille Armelle, comme cette semaine, où elle l’accompagne à pied jusqu’à son cardiologue. Côté aménagements de l’habitation, les investissements sont réduits au strict minimum. «Je suis en location, donc c’est non ! Certes, la douche n’est pas trop pratique, mais l’infirmière qui vient cinq matinées sur sept m’aide bien. Ensuite, j’ai une mutuelle raisonnable. Pour les remboursements, je suis pratiquement pour tout à 100 %. J’ai donc l’esprit tranquille », conclut l’octogénaire, qui ne demande rien d’autre que de continuer son paisible parcours varois grâce à cette « autonomie partagée ».