Monaco-Matin

France-Allemagne, fin du match ?

- De VÉRONIQUE GEORGES Rédactrice en chef adjointe edito@nicematin.fr

En dépit du titre, il ne sera pas question ici de football, comme pourraient le penser les supporters des Bleus encore traumatisé­s par l’agression de Schumacher sur Battiston lors de la demi-finale de la Coupe du monde, qui opposa la République fédérale d’Allemagne et la France en 1982 à Séville. L’enjeu du match qui se joue actuelleme­nt est capital, alors que l’on vient de fêter le soixantièm­e anniversai­re du traité de l’Élysée, qui scella le 22 janvier 1963 la réconcilia­tion franco-allemande. Signé par le général de Gaulle et le chancelier Adenauer, ce traité de coopératio­n était un acte fort d’amitié et de paix, après trois guerres (1870-1871, 1914-1918, 1939-1945) entre ces ennemis séparés par le Rhin.

Depuis, le couple franco-allemand a vécu, comme d’autres, une lune de miel ternie par quelques disputes. Berlin a souvent reproché son manque de rigueur budgétaire à Paris, qui a pu déplorer son absence de soutien dans la lutte contre les islamistes sur le continent africain. Mais les liens se sont ressoudés au moment d’affronter ensemble la crise Covid.

Depuis qu’un nouveau conflit est en cours aux confins de l’Europe, force est de constater, et de regretter, que les deux équipes jouent une partie différente, chacune privilégia­nt ses intérêts. La pacifique Allemagne hésite toujours à livrer des chars de combat à l’Ukraine. La France pousse davantage à la manoeuvre pour soutenir Kiev.

Les liens sont distendus. Pour combien de temps ?

Le temps justement, les Européens n’en ont pas à perdre. Ils doivent pouvoir compter sur une union franco-allemande solide et responsabl­e. C’est ce qu’Emmanuel Macron et Olaf Scholz ont semblé vouloir montrer hier. Il va leur falloir s’inscrire dans la durée et traduire les belles paroles en actes. La paix est à ce prix.

« Les deux équipes jouent une partie différente. »

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