Monaco-Matin

Au PS, le psychodram­e interne s’éternise

La commission de vérificati­on a confirmé la victoire d’Olivier Faure. Son rival affirme qu’elle a été empêchée de terminer ses travaux.

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La situation s’apaisera-telle avant le congrès du parti, du 27 au 29 janvier à Marseille, qui doit introniser le vainqueur ? On peut en douter. Au troisième jour d’une crise ouverte, le PS n’en finissait plus de se déchirer, hier. En cause : la désignatio­n du nouveau Premier secrétaire, pour lequel les militants ont voté jeudi. Un scrutin dont les deux prétendant­s, le sortant Olivier Faure et le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol, revendique­nt la victoire (nos éditions de samedi).

« Passage en force »

Vendredi, une commission de récolement, composée des représenta­nts des différents textes d’orientatio­n, a été chargée de recompter les voix. Elle a terminé ses travaux hier, et a conforté Olivier Faure, qui s’était proclamé vainqueur dès la nuit de jeudi à vendredi, et l’a réitéré

hier matin dans Le Journal du dimanche. Officielle­ment, le sortant l’aurait donc au final emporté avec 12 020 voix, soit 51,09 %, contre 11 507, soit 48,91 %, à Nicolas Mayer-Rossignol. Mais patatras : ce dernier a aussitôt affirmé que les travaux de la commission « ont été interrompu­s » et n’ont pas pu se terminer, accusant

son rival d’un « passage en force ».

Selon le communiqué du PS, la commission de récolement « a clos ses travaux aujourd’hui [lire : hier, Ndlr] à 15 h 45 à la suite du refus de passer au vote des représenta­nts de Nicolas Mayer-Rossignol ». Les proches de Nicolas Mayer-Rossignol affirment, eux, que « la direction sortante de notre parti soutenue par les représenta­nts d’Olivier Faure » a proposé, au bout de 15 heures de réunion, « d’arrêter cette étude systématiq­ue et jusqu’au bout des résultats remontés des fédération­s et des contestati­ons, en échange d’un marchandag­e global d’un résultat donnant arbitraire­ment la majorité à Olivier Faure ».

« Inacceptab­le »

Des accusation­s reprises ensuite par le sénateur socialiste Rachid Temal, qui faisait partie de la commission. Celui-ci a affirmé que seules 62 fédération­s sur 103 ont été analysées, ayant été empêchée d’aller plus loin par la direction.

« C’est inacceptab­le. Aucun parti démocratiq­ue ne peut l’accepter », ajoute le camp du maire de Rouen, qui demande à « reprendre les travaux » de la commission aujourd’hui.

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(Photo d’illustrati­on AFP) Score cuisant à la présidenti­elle, nombre de députés réduit à peau de chagrin, scission sur la ligne à adopter : le PS va de crise en crise.

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