L’assurance vie : un produit POUR VERDIR L’ÉCONOMIE
Quand on signe un contrat d’assurance vie, la trésorerie épargnée peut être placée dans divers fonds pour être valorisée. Lesquels ? Comment choisir le bon fonds ?
Quel rapport entre assurance vie et finance durable ? Eh bien l’un permet à l’autre d’exister et de perdurer ! L’assurance vie est un placement financier très plébiscité des Français qui permet d’épargner dans un objectif de transmission à un bénéficiaire en fonction d’un événement lié à l’assuré : la mort ou la survie. Elle est investie pour partie dans des fonds pour être valorisée. Vous avez la possibilité de choisir un contrat d’assurance vie monosupport où l’intégralité de votre épargne sera donc placée sur un support unique : le fonds euros géré par votre assureur, banquier ou société de gestion. Aucun risque, vous encaissez les intérêts annuels à taux fixé par l’État. Sinon, vous optez pour le contrat multisupport et répartissez votre capital sur différents titres dont le fonds euros et d’autres supports appelés Unités de compte (UC) comme les actions, obligations, Sicav, fonds d’investissement, fonds immobiliers...
Un fonds, c’est quoi au fond ?
Un fonds, c’est une sorte de pot commun alimenté par plusieurs investisseurs qui regroupent leurs capitaux. Cet argent est géré par des gestionnaires de fonds (des pros de la finance) qui investissent – à la place de l’organisme qui a récolté votre argent –- dans des valeurs qui doivent rapporter. En fonction des fonds dans lesquels cette trésorerie est placée, on parle de finance durable. Et verdir l’économie est de plus en plus en vogue en France. Reste à savoir vers quels fonds notre épargne est dirigée. Olivier Rull a fondé l’entreprise Caravel en décembre 2020 à Paris. Élue startup à impact et labellisée Meilleur Produit retraite 2022, la société a pour mission de garantir une retraite pour tous, dans un monde vivable. L’entreprise a créé la première « complémentaire retraite responsable ». Fin connaisseur de cette nébuleuse de fonds qui gravitent autour de nos liquidités, Olivier Rull se veut rassurant sur les obligations légales qui entourent ce placement.
Financer ses convictions
Assureur, banquier... ont l’obligation de demander aux souscripteurs leurs préférences en matière d’investissement. « Surtout, explique Olivier Rull, pour écarter tous les fonds qui investissent dans des sociétés qui vont à l’encontre des convictions de l’assuré. Si la personne est vegan, il demandera à éviter des fonds qui financent la filière porcine. Si la personne est sensible à l’écologie, elle repoussera tous les fonds qui financent les énergies fossiles par exemple. » En 2021, l’encours de l’assurance vie dédié à la finance solidaire a gonflé de 3,5 milliards d’euros. Sur les 1 700 milliards d’euros que représente ce placement, cela peut paraître peu mais la croissance et la demande sont grandissantes.
Besoin sociétal
Pour Olivier Rull, « Ces chiffres montrent le besoin sociétal de verdir l’Europe. Oui, l’épargne responsable gagne du terrain. » On parle donc de finance durable, celle qui permet de financer des entreprises responsables, des associations de protection de l’environnement, de l’enfance, de recherche médicale..., d’oeuvrer à la préservation de l’environnement, de la biodiversité, à une urbanisation plus raisonnée... Surtout, ces fonds vont écarter tous les secteurs controversés.
Des labels pour s’y retrouver
Selon une estimation publiée en novembre 2022 dans Le Monde, il existerait 788 fonds dits verts, sur les à 4 000 à 5 000 fonds référencés en France en 2021.
Comment s’y retrouver ? « Nous nous focalisons sur les huit secteurs d’activité qui entrent dans le champ de la transition énergétique et écologique, la lutte contre le changement climatique et la solidarité, explique Olivier Rull : énergie verte, bâtiment propre, industrie responsable, nouvelles technologies, transport propre, gestion des déchets, contrôle de la pollution, agriculture responsable et forêt .»
Les critères de sélection de Caravel sont définis sur la base du label Greenfin, créé par le ministère de la Transition écologique et solidaire, qui garantit la qualité verte des fonds d’investissement. « Nous avons ainsi filtré 1 130 fonds d’investissement pour en présélectionner 45 correspondants à nos critères. En “super vert”, pour nous, il en existe une centaine. »
S’il fallait en citer quelques-uns, il dirait Sycomore Eco Solutions, Mirova Funds Europe Environmental Equity Fund, Mandarine Global Transition, Solidarité Habitat et Humanisme, Choix Solidaire, Insertion Emplois Dynamique... Au fond, il y a du choix.
« Sur les quelque 5 000 fonds qui existent, une centaine est “super vert” selon nous. » Olivier Rull, fondateur de Caravel