Monaco-Matin

Seul au « Monte »

Rattrapé par Loeb l’an dernier au sommet du palmarès, Ogier est redevenu hier le seul recordman du Monte-Carlo en décrochant un neuvième succès. Géant !

- Textes : Gil LÉON Photos : Dylan MEIFFRET

Quoi de neuf Docteur ? Neuf meilleurs temps glanés en l’espace de 18 épreuves spéciales. Et un neuvième triomphe en Principaut­é synonyme de record absolu. Tout simplement !

Si besoin était, Sébastien Ogier a démontré, quatre étapes durant, qu’il culmine encore et toujours au sommet de son art à 39 ans. La preuve par neuf, s’il vous plaît !

Devenu un intermitte­nt du spectacle la saison dernière, le champion du monde puissance 8 reste la référence du WRC ici et ailleurs, quoiqu’en pense son jeune et talentueux successeur sur le trône.

« Ça reste un beau rallye asphalte »

Kalle Rovanperä, justement, se serait bien vu déboulonne­r le maître du MonteCarlo ce week-end (voir page suivante). Samedi, le prodige finlandais du camp Toyota, bien décidé à honorer sa couronne fraîchemen­t coiffée, avait mis le boost. Attaque à toc pour revenir dans le sillage de la Yaris du leader, à 16 petites secondes.

Suffisant pour espérer rafler le jackpot in extremis, comme un certain Sébastien Loeb douze mois plus tôt. Sauf qu’hier, aucune crevaison

n’est venue ralentir la cible gapençaise dans le money-time.

Une fois, deux fois, l’ogre insatiable a remis les pendules à l’heure entre Lucéram et Lantosque (ES 15 et 17). De quoi enchaîner ensuite les deux ascensions de sa majesté Turini (ES 16 et 18) le bras à la portière, ou presque. Et concrétise­r sa domination sans partage - en tête d’un bout à l’autre nanti d’un pécule de 18’’8. « Sans neige ni glace, le Monte-Carlo, ça reste un beau rallye asphalte », répond le

« Seb » des Hautes-Alpes avec un sourire taille banane quand on lui demande s’il n’a pas trouvé le menu de la semaine un peu fade sur ces routes sèches. «En termes de compétitio­n, ce fut intense. Kalle a poussé très fort. Grosse prise de risques, sans doute. Moi, je ne voulais pas revivre la frustratio­n de 2022. L’an dernier, alors qu’on faisait la même course, la malchance nous avait rattrapés en fin de parcours. Là, je n’ai pas jeté mes roues n’importe où. Vigilance de rigueur, surtout hier (samedi).

Voilà pourquoi on ne possédait qu’une marge minime au départ ce matin (hier). Entamer l’étape finale avec 16 secondes, ce n’est pas très confortabl­e. »

« Je n’oublie pas d’où je viens »

Fort heureuseme­nt, quel que soit le scénario, chaque triomphe au pied du Rocher possède une saveur particuliè­re pour lui. « Les années qui défilent ne changent rien. L’émotion demeure aussi vive. Parce que je suis un gosse du Champsaur qui, un

beau jour, a vu le Rallye Monte-Carlo sillonner sa vallée, les yeux écarquillé­s. Un gamin qui a fait un rêve impossible à réaliser a priori. Je n’oublie pas d’où je viens. Et quand je pense à ce long chemin parcouru, ça me semble incroyable. Aujourd’hui, j’ai la chance de pouvoir rouler à temps partiel dans un top team qui me soutient à fond, comme je le désire. Tout ce qui m’arrive, maintenant, c’est du bonus ».

Ce bonus-là le propulse naturellem­ent en tête du championna­t du monde. Devant

ceux qui joueront le titre, Rovanperä, Thierry Neuville, Elfyn Evans et Ott Tänak.

La prochaine apparition de l’extraterre­stre Ogier est programmée dans deux mois, au Mexique (16-19 mars). Celui-ci devrait disputer six ou sept des treize manches du calendrier 2023.

En attendant de retrouver son cher Monte-Carlo pour la passe de dix...

 ?? ?? Neuvième victoire à Monaco pour Sébastien Ogier... et premier succès en WRC pour son nouveau copilote, Vincent Landais.
Neuvième victoire à Monaco pour Sébastien Ogier... et premier succès en WRC pour son nouveau copilote, Vincent Landais.

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