Monaco-Matin

5 Les coachs les plus jeunes de l’histoire du Gym

Depuis les années 50, l’OGC Nice a souvent misé sur un entraîneur de moins de 40 ans. Didier Digard est bien entouré.

- PAR PHILIPPE CAMPS Photos : NM, SH, SB

1 Jean-Marc Guillou, le révolution­naire

C’est une histoire extravagan­te.

Celle d’un coup d’État qui dura

66 jours (du lundi 22 novembre

1976 au mercredi 26 janvier 1977).

Pendant 66 jours, Jean-Marc

Guillou a concentré tous les pouvoirs au sein du Gym sauf celui de président tenu alors par

Roger Loeuillet. Milieu de terrain d’exception, révolution­naire autant que philosophe, JMG (31 ans ou presque) est nommé entraîneur-joueur à la place de Vlatko Markovic débarqué après avoir soufflé cette phrase célèbre : « Si le public niçois veut voir du spectacle qu’il aille à Marineland ! ». Si Markovic personnifi­ait la rigueur, Guillou incarnait le beau jeu. Ça ne suffira pas. La faute peut-être à une ‘‘compo’’ extravagan­te et le choix d’une défense centrale Guillou-Katalinski pas vraiment appréciée par le monument yougoslave. Le clash entre les deux géants mènera à la démission de Guillou. Après sept matchs, l’Olympique Guillou Club de Nice deviendra un souvenir. Jean-Marc Guillou 30 ans et 11 mois (entraîneur du Gym du 22/11/76 au 27/01/77) : 7 matchs (4V, 1N, 2D), 57,1 % de victoires.

4 Didier Digard, le fidèle

Depuis sa nomination à la tête de l’équipe, il fait un sansfaute. Sur le terrain comme ailleurs. « Si le fait de devenir coach ne devait m’arriver qu’une fois, je voulais que ce soit ici : au Gym », affirme l’ancien capitaine niçois lors de sa présentati­on. Le lendemain, il vit une première face à Montpellli­er qui bascule dans l’irrationne­l. Lui, reste sur terre malgré une victoire 6-1. A Reims, il tient bon. Son équipe aussi. Face aux joueurs, comme face aux journalist­es, il a le goût de la formule et le sens du bon mot. Collectif, il n’oublie jamais son staff et a eu l’élégance de saluer le travail de Lucien Favre. Un sans-faute, on vous dit. Didier Digard 36 ans et 6 mois (coach du Gym depuis le 9 janvier) :

2 matchs (1V, 1N).

2 Jean Fernandez, le mal aimé

Après cinq années sur le banc de l’AS Cannes, Jean

Fernandez quitte la Croisette pour la Prom. Mauvais choix.

Il ne sera jamais accepté par le public niçois qui ne supporte pas ses voisins. En arrivant au Gym, Jeannot rêve de Forster, Roche ou Casoni.

Il aura Radanovic. Bocandé et

Langers blessés, Mario Innocentin­i et les dirigeants de l’OGCN misent sur un buteur argentin. Ariel Cozzoni aura tout juste le temps de défaire ses valises. Il repartira après quatre mois, six matchs, un but, le cambriolag­e de sa maison et la dépression de sa femme. Financière­ment, le club va aussi bien que Madame Cozzoni. Un désastre. Noyée dans le fond du classement, l’équipe va mal. Le Ray gronde. Fin décembre 1990, Jean Fernandez jette l’éponge. Jean Fernandez 35 ans et 9 mois (entraîneur du Gym du 01/07/90 au 25/12/90) : 21 matchs (4V, 10N, 7D), 19,1 % de victoires.

3 Jean Luciano, le premier

A Nice, une rue porte son nom. C’est la moindre des choses. Jean Luciano devrait être étudié à l’école de foot comme à l’école de la vie.

Chez lui, le joueur, le coach et l’homme font référence.

Le premier était un doué, pro à 17 ans, milieu à tout bien faire, pionnier français au Real Madrid, champion avec le Gym.

Le deuxième fut un entraîneur entraînant, inspiré et inspirant qui n’hésitait jamais à lancer des jeunes. Lui, l’enfant du pays, resta cinq années à la tête du Gym (1957-1962). Résultat : 186 matchs, 80 victoires, un titre de champion (1959), un quart de finale européen mythique contre le Real. Qui dit mieux ? Aimé du public, adoré de ses joueurs,’’Lulu’’ le Niçois, qui débuta à Riquier, était enfin un homme bien. Un Monsieur Luciano. Jean Luciano 36 ans et 5 mois (entraîneur du Gym du 01/07/57 au 01/07/62) : 186 matchs (80V, 39N, 67D), 43,0 % de victoires.

5 Pancho Gonzalez, la légende

Qui ne connaît pas Pancho Gonzalez ignore tout de l’histoire de l’OGC Nice. Joueur, il a fait l’âge d’or du Gym. Triple champion de France (1952, 1956, 1959), deux fois vainqueur de la Coupe de France (1952, 1954), on est là face à une légende. Un immortel. Et un homme délicieux. En 1964, l’ancien héros et libero devenu entraîneur à 37 ans, récupère une équipe en D2 et en morceaux. La remontée est immédiate. Avec une merveille de joueur nommé Piantoni, Pancho et son Gym sont sacrés champions de D2. Le plus Nissart des Argentins restera cinq saisons sur le banc. Ce n’est plus le faste des années 50, mais il tiendra la maison. Nice ne peut pas oublier Pancho. Pancho Gonzalez 37 ans (entraîneur du Gym du 01/07/64 au 27/01/69) : 133 matchs (54V, 28N, 51D), 40,6 % de victoires.

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Ci-contre : Jean-Marc Guillou en tête du groupe niçois devant Adams, Douis, Barraja et Katalinski. Toute une époque.

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