« Affaire du frigo » : Hubert Falco et Marc Giraud au tribunal en avril
Le procès de l’affaire dite du « frigo de Falco » a été renvoyé au mardi 11 avril dans la caserne du Muy, une friche militaire mise à la disposition de la justice qui manque d’espace à Marseille. C’est là, dans une salle en préfabriqué inaugurée il y a un an, que doit se tenir l’audience présidée par Céline Ballérini.
Marc Giraud, ancien président du conseil départemental du Var, et Hubert Falco, maire de Toulon, sont poursuivis, l’un pour « détournement de fonds publics », l’autre pour « recel » de ce délit. La période visée est comprise entre le 2 avril 2015 et le 31 décembre 2018. L‘ex-patron du Département est soupçonné d’avoir permis à l’édile toulonnais de bénéficier d’avantages indus : repas préparés au conseil départemental, service de pressing et voiture avec chauffeur. La défense conteste la plupart des allégations (lingerie, traiteur) et dément tout traitement de faveur.
« Hubert Falco est impatient »
Avant-hier, la présidente de la sixième chambre correctionnelle et les différentes parties – avocats et procureur – se sont rapidement mis d’accord sur un nouveau calendrier alors que le procès (renvoyé à cause d’une incompatibilité d’agenda) devait initialement se tenir du 1er au 6 février. La période du 11 au 14 avril a été retenue après que les impératifs des uns et des autres ont été neutralisés sur l’agenda de Céline Ballérini. De son côté, la magistrate doit être promue au tribunal de Nanterre (Hauts-de-Seine), probablement avant l’été. « Nous nous réjouissons d’avoir obtenu le renvoi de l’affaire dans un délai raisonnable », a réagi Me Thierry Fradet, aux intérêts du maire de Toulon. « En effet, Hubert Falco est impatient de pouvoir s’expliquer afin que la vérité éclate. »
Un choix de procédure contesté
« Certains risquent d’être surpris et déçus lors de l’audience à venir. Après le mois d’avril, on ne parlera plus de “l’affaire du frigo” mais de celle des faux fabriqués, du complot politique et de la médiocrité ! », promet le pénaliste. « Mon client est la victime dans cette affaire, il avait d’ailleurs déposé plainte dès novembre 2019. Mais l’enquêteur en charge du dossier a été manipulé dans des conditions que nous développerons. »
Selon Me Jean-Claude Guidicelli, « cette procédure est polluée par des faux témoignages et des luttes internes, on est allé un peu vite en besogne. » L’avocat de Marc Giraud « regrette » que l’enquête, restée entre les mains du parquet, n’a pas été confiée à un juge d’instruction comme dans d’autres dossiers sensibles.
Une vingtaine de témoins devraient être cités par la défense lors du procès.