« Un nouveau chapitre »
Après 14 saisons sur le banc, Stan Sutor n’est plus l’entraîneur des Aigles. L’homme de 52 ans endosse le costume de directeur sportif et passe le relais à Daniel Babka à la tête de l’équipe.
Comment s’est passée cette première depuis 14 ans, loin de votre place de prédilection sur le banc de touche ?
J’ai pris un grand plaisir pour ce premier match dans mon nouveau rôle. Passer de 14 ans où tu as la tête pleine en permanence avec des décisions à prendre dans l’urgence, à un rôle beaucoup plus posé et réfléchi, c’est quelque chose qui change forcément. Depuis deux jours, je profite de ces moments où il n’y a pas cette pression du choix crucial à faire dans l’urgence.
Je ne pouvais pas faire les choses à 100 %, avec toutes ces tâches. On se devait de trouver une alternative pour développer encore un peu plus le club.
Pouvez-vous nous parler de votre nouveau rôle ?
J’endosse le costume de directeur sportif. Au quotidien, je suis en charge de la gestion administrative, mais aussi des déplacements. Sans oublier les joueurs, pour qui je dois être présent si jamais ils sont dans le doute à un moment ou un autre. Ce ne sont pas des robots, et j’ai maintenant cette casquette plus neutre pour les aider. Et également accompagner le staff dans les moments où il estime avoir besoin d’aide.
Quatorze ans sur le banc du NHE, c’est historique. Que retenez-vous ?
Ces quatorze années ont été magnifiques. La majeure partie du temps, je l’ai partagée avec Pascal Margerit avec qui j’ai
commencé en 2012. C’est l’histoire avant tout de rencontres humaines incroyables. Des émotions, des belles victoires, du partage avec un public qui a toujours cru en nous, les partenaires aussi. Je n’oublierai jamais les Jean-François Ropart, Alex Duyck, Jean-Charles Repetti, Philippe Jot, et tous les bénévoles qui ont sans cesse oeuvré pour le club. Mais aussi les Testa Pelada avec leur président Benoît Machiavello. Il y a mes enfants également et surtout ma femme, sans qui ces 14 ans n’auraient pas
pu exister. Elle a été patiente car je n’étais pas très commode après les défaites (rires), et elle m’a permis d’être accompagné au quotidien dans cette passion. Mon beau-père me répétait que derrière des grands hommes, il y a toujours une femme, et je dois dire qu’il a raison.
Quel est votre plus beau souvenir ?
Il y en a pas mal mais le titre de champion de France de Division 1 en 2016 a une place à part. C’est vraiment le fait marquant qui est en permanence dans ma tête. Mais aussi quand on s’est sauvé en Magnus l’année d’après lors de la première saison. Ce n’était vraiment pas gagné d’avance, et quand on a appris qu’on décrochait notre maintien, c’était l’explosion. On a fait front malgré un manque de structure et peu de moyens financiers.
Que représente Nice pour vous aujourd’hui ?
En arrivant à Nice en 1994, jamais je n’aurais pu penser à un tel parcours. Je suis arrivé un 1er mai en provenance de Nantes, je roulais la nuit. Quand j’ai vu la promenade des Anglais et que je me suis baigné, je me suis dit que c’était ici que je voulais vivre de ma passion. J’ai tout connu en 28 ans. D’abord en tant que joueur, puis entraîneur-joueur, et enfin coach principal de la D4 à la Ligue Magnus. C’est toute ma vie. Je ne mesure pas ce que j’ai fait, j’aime tout simplement faire les choses à fond. Un nouveau chapitre s’ouvre pour moi maintenant, et je suis motivé avec cette envie de grandir d’une autre manière.
Le titre de D1 en 2016 a une place à part ”
Comment s’est passée la transition avec Daniel Babka ?
On travaille depuis deux semaines ensemble, et j’avais déjà bossé avec lui pendant deux saisons. Je sais ce qu’il vaut, et c’est ce qui a facilité mon choix de laisser cette place. Il est capable d’apporter à ce groupe ce dont il a besoin. Après toutes ces difficultés, la plus belle récompense possible serait d’aller chercher ces playoffs.