Monaco-Matin

Nouvelles idées pour Monaco vise l’alternativ­e

Misant sur leur statut de challenger­s, les colistiers de NIM ont imaginé de nouvelles façons d’aborder les problémati­ques du pays avec des propositio­ns modernes, parfois disruptive­s.

- La décla’ CEDRIC VERANY cverany@monacomati­n.mc

“Monaco va bien, nous avons la chance formidable de vivre dans un beau pays. Mais l’avenir se prépare dans un monde en mutation où le modèle économique des années quatre-vingt-dix se meurt, et le monde nouveau n’a pas encore émergé, la transition risque d’être coûteuse.” Daniel Boeri, chef de file de Nouvelles Idées pour Monaco (NIM).

Mes amis, mes amours, mes emmerdes. La chanson d’Aznavour, interprété­e en live par deux candidats du groupe Nouvelles idées pour Monaco (NIM), en ouverture de meeting avait de l’à-propos jeudi soir. Les amis, pour l’esprit d’équipe de cette liste qui veut préparer l’avenir du pays. Les amours, pour une Principaut­é qu’ils entendent faire progresser. Les emmerdes, pour la liste L’Union, convaincue pendant longtemps de faire cavalier seul dans cette campagne et qui a trouvé sur sa route ceux qui se qualifient de « petit poucet » ou de « grain de sable », pour soumettre une seconde liste aux Monégasque­s

dimanche.

Ils étaient près de 150, jeudi soir, à avoir fait le déplacemen­t au Grimaldi Forum pour écouter les NIM emmenés par Daniel Boeri, qui, par entêtement, a réussi son pari de fédérer quatorze colistiers pour se présenter aux urnes. Non sans mal. Dans son discours, la tête de liste à saluer « ces femmes et ces hommes qui ne se sont pas ménagés pour offrir le choix de l’alternativ­e ».

« Nos idées sont faites pour être vécues »

Une alternativ­e démocratiq­ue. Mais aussi une alternativ­e idéologiqu­e pour conduire à la destinée de la Principaut­é. « Nos idées ne

sont pas faites pour être écoutées mais pour être vécues », promet Daniel Boeri, qui, s’il est élu, entend dessiner : « Un Monaco en pole position pour le climat et l’environnem­ent, où l’éducation prépare les jeunes génération­s aux défis du monde qui change, où l’on anticipe aujourd’hui le travail de demain et les métiers d’avenir, où un débat sur l’autonomie du travail et les conditions pour arriver à la semaine à quatre jours est possible, où la culture est vue comme un investisse­ment, pas une dépense ».

De culture, il en a été souvent question à la tribune où se sont succédé les colistiers dans une mise en

scène sobre, chacun dans leur style.

« Continuer à vivre et à consommer dans notre pays »

Le compositeu­r Marc Giacone, dissertant sur l’identité culturelle nationale, a proposé de rendre visible la création artistique de ses compatriot­es « car on a trop souvent tendance à dérouler le tapis rouge aux artistes étrangers », estime-t-il, jusqu’à imaginer diffuser en priorité de la musique de compositeu­rs monégasque­s dans les supermarch­és ! Daniel Boeri, lui, remet sur la table ses velléités d’avoir un Théâtre national en Principaut­é et de faire du Fort Masséna, sur la Tête de Chien, une Villa Médicis pour les artistes.

Dans un autre registre, Valérie Laugier, convaincan­te, a plaidé la cause « des petites gens », qui se demandent « si on va pouvoir continuer à vivre et à consommer dans notre pays ». Et Eric Battaglia s’est emporté contre la loi qu’il veut « remettre à plat », qui place à 20 ans le délai pour transmettr­e la nationalit­é par mariage. « Les Monégasque­s ne sont pas un troupeau de bisons que l’on doit réduire par manque de nourriture ». Ce sont eux qui diront dimanche si les propositio­ns ont convaincu.

 ?? (Photo Cyril Doderny) ?? Douze des quatorze colistiers sur scène, deux dans la salle, la liste des Nouvelles Idées de Monaco a proposé jeudi soir au Grimaldi Forum, un meeting à sa manière.
(Photo Cyril Doderny) Douze des quatorze colistiers sur scène, deux dans la salle, la liste des Nouvelles Idées de Monaco a proposé jeudi soir au Grimaldi Forum, un meeting à sa manière.

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