Moneyval : le Conseil national « s’étonne » de changer de rôle
Les élus estiment ne pas être à leur place dans le Comité chargé du suivi des recommandations Moneyval en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
Moins de deux semaines après la publication du rapport Moneyval, dans lequel cet organe du Conseil de l’Europe exhorte la Principauté à se hisser au niveau des standards européens en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, une ordonnance souveraine fait causer dans le microcosme politique. Dans cette publication au Journal de Monaco [9.729 du 1er février, ndlr], il est question de la nouvelle composition du Comité de coordination et de suivi de la stratégie nationale de lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction massive et la corruption. Une entité, créée en décembre 2021, désormais pleinement concentrée sur « le suivi et la mise en place des recommandations Moneyval, la stratégie nationale n’étant qu’une composante », comme le confiait récemment à Monaco-Matin Jean Castellini, conseiller de gouvernement-ministre des Finances et de l’Économie.
Un an pour montrer des progrès significatifs
Hier, en effet, le Conseil national a fait montre d’un certain « étonnement » quant à la composition de ce Comité. Alors que l’institution parlementaire figurait dans le premier collège depuis une ordonnance souveraine en date du 21 janvier 2022, elle a été reléguée au second collège. « Au même rang que les organisations professionnelles
monégasques participantes », regrette le Conseil national, dans un communiqué de presse adressé à la presse locale, lequel dit
s’être « fortement mobilisé durant cinq ans, et notamment en 2022, en votant de nombreux textes transmis dans des délais intolérables
par le gouvernement ».
Citant la séance législative du 30 novembre dernier durant laquelle cinq textes avaient été votés, peu avant l’adoption du rapport d’évaluation de Moneyval.
Et de conclure, remonté : « Le Conseil national rappelle une nouvelle fois au gouvernement qu’il est un partenaire institutionnel à part entière. »
Sollicité pour réagir à cette protestation politique, le gouvernement princier réplique qu’il a « bien pris en considération la position du Conseil national et ne manquera pas de revenir vers lui pour y répondre ». L’exécutif monégasque, en ordre de marche pour éviter que la Principauté atterrisse sur liste grise, dispose d’un an pour démontrer des progrès significatifs. En attendant donc, le pays est engagé dans un processus de