Monaco-Matin

Au Canada, des internaute­s avaient retrouvé le tueur Luka Magnotta

- MATHIEU FAURE

En 2010, Luka Magnotta, connu pour être le dépeceur de Montréal depuis l’assassinat d’un étudiant chinois installé au Canada en 2012, est ciblé par des internaute­s après avoir posté plusieurs vidéos où il tue des chatons. Dénoncé à la police, le tueur va pourtant poursuivre son entreprise macabre. Sortie en 2019 sur Netflix, via trois épisodes d’une heure, la série Don’t fuck with cats raconte la traque du tueur Luka Magnotta sous un autre angle.

La traque dérape...

En effet, ce dernier avait commencé son parcours meurtrier par... des chatons. Des sévices qui avaient horrifié la Toile puisque l’individu y postait des vidéos de ses atrocités. En 2010, des internaute­s s’emparent du problème. Deanna Thompson, analyste vidéo, est l’une de ceux-ci. Elle tombe sur la première vidéo de Magnotta : «Un garçon, deux chatons », puis, en surfant le Web, sur John Green, qui vit à Los Angeles. Le duo, qui a rejoint un groupe Facebook dont l’objet est de traquer le tueur aux chats, se met à disséquer

la vidéo morbide, de la marque de l’aspirateur à son point de vente, en passant par l’origine des plaids visibles sur la vidéo, les langues parlées, la marque de cigarettes, etc. Ils découvrent que l’aspirateur n’est vendu qu’en Amérique du Nord. Cette brigade numérique tente de découvrir sa véritable identité afin d’avertir la police. Un avis de recherche, avec rançon, est même lancé sur Internet, mais tout leur échappe... Des pistes arrivent de partout, sérieuses, farfelues, invérifiab­les. Dans cette folie, un profil non identifié se fait faisant passer pour le tueur aux chats. Mais Jamsey, le profil en question, est en réalité un troll. Trop tard. La meute est lâchée... «Le groupe Facebook l’a lynché », rembobine Deanna. L’homme derrière le pseudo va se suicider. Il s’appelait Edward Jordan. Il souffrait de dépression.

Pas pris au sérieux

Finalement, l’identité de Luka Magnotta leur est soufflée. L’enquête repart. Deanna découvre un jeune homme qui se prend pour un top model. Et sur l’une de ses photos... elle croit reconnaîtr­e le sweat que porte le tueur aux chats sur la vidéo. Magnotta est localisé au Canada, à Toronto. Le duo Thompson-Green arrive à trouver son immeuble. L’étage exact. Le numéro d’appartemen­t. Toutes ces informatio­ns sont envoyées à la police. Mais personne ne prend l’histoire au sérieux. Deux ans plus tard, Magnotta tue Lin Jun, un étudiant chinois installé au Canada, dont il publiera, également, une vidéo des mutilation­s.

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(Photo DR) Une série raconte la traque du tueur.

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