Affaire des déchets niçois Estrosi saisit le procureur
Le président de la métropole Nice Côte d’Azur a alerté également le préfet et demandé la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire sur le dossier des déchets déversés en Espagne.
Christian Estrosi a confirmé, hier, le lancement d’une enquête interne sur l’affaire des déchets « tout-venant » des trois déchetteries de Nice retrouvés dans une décharge à ciel ouvert à Saragosse, en Espagne. Une affaire révélée par nos confrères de Capital, sur M6 dans une émission diffusée dimanche soir (nos
(1) éditions du 3 février).
Le président de la métropole Nice Côte d’Azur a indiqué, corroborant une information livrée dès hier par son directeur général des services, que le préfet des Alpes-Maritimes avait été saisi pour « infraction aux transports transfrontaliers de déchets ». Le maire de Nice a, de plus, déposé un article 40 auprès du
(2) procureur de La République.
« Nous n’aurons pas la moindre faiblesse »
« S’il y a la moindre infraction pénale il lui appartiendra de la qualifier. Il pourrait y avoir aussi des faux et usages de faux [documents]. Nous n’aurons pas la moindre faiblesse à l’égard de qui que ce soit », dans ce dossier a martelé Christian Estrosi. « Nous irons jusqu’au bout du bout », a-t-il ajouté. « Et s’il y a une infraction pénale, on se constituera partie civile », annonce-t-il. En parallèle, le député Horizons des Alpes-Maritimes Philippe Pradal, conseiller municipal
à Nice, a obtenu la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire. « Cela va permettre que les députés exercent leur rôle de contrôle sur les mouvements transfrontaliers de déchets mais aussi sur les flux financiers » associés,
indique Philippe Pradal. L’opposition écolo à Nice demande aussi des comptes. « L’affaire est très grave. Nous avions écrit au maire pour demander l’ouverture d’une enquête. Les Niçois ont le droit de savoir. Nous sommes
heureux qu’il nous ait écoutés », réagit leur cheffe de file, Juliette Chesnel Le Roux. L’élue Les Verts insiste : « L’ensemble des acteurs impliqués doivent faire évoluer leurs protocoles afin que cela n’arrive plus jamais. Nous plaidons pour le renforcement des contrôles à tous les niveaux ».
Philippe Vardon, ex-Rassemblement national passé chez Reconquête ! s’est également emparé de l’affaire : « Un scandale écologique et économique doublé d’une énorme interrogation sur la qualité du prestataire, la société Enso. » Une société, rappelle l’élu, qui a obtenu le marché avec la métropole Nice Côte d’Azur : « 33 millions d’euros HT pour une société d’à peine deux ans d’existence et qui n’a ouvert son site de Contes, dont M6 va révéler qu’il est tout sauf adapté, qu’au lendemain de la signature des contrats ! » Philippe Vardon veut être reçu par Christian Estrosi : « Sachant que ces marchés ont été attribués dans le cadre des procédures simplifiées dépendant directement des pouvoirs du président de la Métropole Nice Côte d’Azur, il doit recevoir instamment les présidents des groupes d’opposition pour leur fournir toutes les explications nécessaires sur les révélations de l’émission Capital, mais aussi sur les prestations, et les conditions de la sélection, de la société Enso ».
1. Capital : « Emballages, déchets, le vrai prix du grand gâchis », dimanche 5 février à 21 h 10 sur M6.
2. Obligation faite à une autorité qui a connaissance d’un crime ou d’un délit d’en avertir le procureur de la République.