C’est passé tout proche
Le Real a finalement imposé sa loi face à Monaco. Mais le choc a tenu toutes ses promesses.
ASM - MADRID 91-95 A Monaco, salle GastonMédecin, Real Madrid bat AS Monaco 95-91 (24-20, 26-26, 20-25, 25-20)
4500 spectateurs.
Monaco : 35 tirs sur 66 (4/18 à 3-pts), 17 LF sur 24, 26 rebonds (Hall 6), 15 passes décisives (James 7), 7 interceptions, 9 balles perdues.
La marque : James 23, Okobo 16, Diallo 15, Motiejunas 7, Brown 7, Hall 6, Blossomgame 6, Moneke 4, Loyd 4, Ouattara 3.
Real Madrid : 32 tirs sur 59 (14/31 à 3-pts), 17 LF sur 23, 36 rebonds (Deck 9), 22 passes décisives (Hezonja 6), 4 interceptions 18 balles perdues.
La marque : Hezonja 30, Musa 14, Deck 13, Llull 10, Yabusele 9, Hanga 7, Tavares 3, WilliamsGoss 3, Cornelie 2, Poirier 2, Rodriguez 2, Causeur.
Chus Mateo, le coach du Real, a répondu à la question que toute la salle s’est posée... Pourquoi Mike James, à 37 secondes de la fin, seul, position ouverte à 3-pts pour la star de la Roca Team, 88-91 pour Madrid à cet instant, a-t-il finalement renoncé à prendre le shoot de l’égalisation ? Lâchant la balle en direction de Blossomgame, lequel était déjà parti au rebond (balle perdue) ? « Mike James est humain, tout simplement, dit le coach madrilène. James est un grand joueur, il a rentré
beaucoup de tirs comme ça dans sa carrière, mais ça arrive de se tromper. Personne n’est une machine. On a été un peu chanceux sur ce coup ».
Hezonja le bourreau
Et dire que MJ porte l’étiquette du génie aux penchants individualistes... Sasa Obradovic, lui, n’a pas voulu
s’étendre. « Il faut juste rappeler que sans Mike, nous n’aurions pas été dans cette position à la fin. Il a livré une grande partition (23 points, 7 passes). Le reste, c’est le basket ». Et quel basket... Ce Monaco - Real, sommet de l’Euroligue, dans une atmosphère exceptionnelle, a répondu à toutes les attentes. Le plan de Monaco était de mettre le grain de sel dans la mécanique incroyablement bien huilée du Real ; ça a failli marcher. Elie Okobo, auteur d’une action magistrale en première mi-temps (dribble croisé à la vitesse du son face à Hanga qui en perd l’équilibre, shoot à 3-pts pleine cible dans la foulée) a mis le feu
dans la maison blanche (14 points à la pause). Mais, pénalisé par les fautes, il n’a pu suivre la même cadence par la suite. Mario Hezonja, le shooteur croate gominé du Real, 5 ans de NBA dans les pattes, a joué le rôle du parfait bourreau... Lui n’a jamais ralenti. 30 points, 6/10 à 3pts, un festival. Monaco n’a
pas pu l’arrêter. Et le Real a fini à 14/31 à 3-pts, contre 4/18 pour Monaco. Trente points de différence, l’addition fait mal... Sergio Llull, monstre de métier, a glissé aussi quelques perles de loin à la fin.
Malgré Diallo
Et pourtant, Monaco était si proche, si fort dans l’agressivité, tellement inspiré dans l’attaque du cercle, à l’image de James, Okobo et d’Alpha Diallo, qui n’a rien raté ou presque... La Roca Team a tout tenté, mixé les défenses, mais au moindre espace laissé, le Real a puni de loin. Pourtant, Madrid a dû jongler avec les fautes qui ont plombé ses deux tours. Poirier (5 fautes) n’a joué que 5 minutes, et l’immense Tavares (4 fautes), 12 minutes seulement. Mais, repositionné en poste 5 (pivot), Guerschon Yabusele a livré une prestation majuscule. L’ours dansant est un roc... Et le Real a trouvé en Adam Hanga le facteur X, le joueur du banc, acteur décisif à la fin, permettant au Real de prendre sa revanche de l’aller. Monaco sort du Top 4, et doit surveiller la meute aux portes du Top 8. Quelle grande soirée tout de même. « Que c’est beau le basket », a conclu Ferxel Fourgon, le speaker. On ne saurait dire mieux.