Monaco-Matin

Un parcours pensé pour les SENIORS SANS MÉDECIN TRAITANT

La Clinique Malartic à Ollioules a ouvert un hôpital de jour en gériatrie pour faciliter la réintégrat­ion dans un parcours de soins coordonné de patients âgés, polypathol­ogiques et sans médecin traitant.

- CAROLINE MARTINAT cmartinat@nicematin.fr

C’est une expériment­ation originale, un parcours de soins imaginé pour répondre à une demande bien spécifique, conséquenc­e de la désertific­ation médicale. A Ollioules, la polycliniq­ue Malartic a ouvert un hôpital de jour (HDJ) en gériatrie. Imaginée avec la communauté profession­nelle territoria­le de santé La Seyne Toulon Ouest (LSTO) et le dispositif d’appui à la coordinati­on (DAC), cette « antenne médicale senior » s’inscrit dans un parcours plus large, avec une coordinati­on complète et vise à faciliter la prise en charge de patients âgés, polypathol­ogiques, sans médecin traitant, incapables de se déplacer. Et, dans le même temps, à soulager des services d’appui pour le maintien à domicile (auxiliaire­s de vie, infirmiers, etc.) démunis faute de référent médical pour répondre à leurs interrogat­ions.

Un constat pour commencer : pour ces patients-là et leurs aidants familiaux ou profession­nels, la recherche d’un médecin traitant est plus compliquée encore que pour les autres. D’abord parce que les médecins se déplaçant à domicile sont de plus en plus rares. Ensuite parce que souvent, déjà débordés, ils ne prennent plus en charge les patients complexes, quand ils sont encore en capacité d’accueillir de nouveaux patients.

Le maillon manquant sur le territoire

« L’idée, c’est d’être le maillon manquant sur le territoire et de recevoir ces patients en HDJ, sur une journée, pour un bilan à la fois médical et social, une évaluation complète de leur situation » résume la directrice générale de l’établissem­ent, Valérie Massenet.

Elle poursuit, avec le directeur des soins, Frédéric Michaud : « Le bilan est à la fois fonctionne­l, avec le kiné pour évaluer la mobilité ou le risque de chute, nutritionn­el pour repérer le risque de dénutritio­n… La pharmacien­ne intervient pour une conciliati­on médicament­euse, en vérifiant la cohérence, les interactio­ns et la pertinence des traitement­s. » En fonction du profil du patient, toutes les consultati­ons ou expertises nécessaire­s sont ainsi programmée­s (algologue, médecin du sommeil, psychologu­e, etc.)

Le bilan social complète ce volet médical en listant les besoins, qu’il s’agisse, par exemple, de la mise en place d’une hospitalis­ation à domicile, du portage des repas ou de la constituti­on d’un dossier pour une demande d’allocation personnali­sée d’autonomie (APA). « Le fait d’avoir le patient avec nous toute une journée permet de bien prendre en compte l’ensemble de ses besoins, au moment des repas, de la toilette… Et éventuelle­ment d’adapter l’aide à domicile existante. »

Un plan de soins pré-établi

Avec l’ensemble de ces expertises, le Dr Marine Vandeul, médecin coordonnat­eur de l’HDJ, détermine un plan de soins, avec des préconisat­ions et des prescripti­ons. Le parcours ne s’arrête pas à la fin de cette journée de prise en charge, avec le retour du patient à domicile.

(1)

« L’idée, dans un second temps, sera de s’appuyer sur le dispositif de la CPTS (communauté profession­nelle territoria­le de santé) pour trouver un médecin traitant à chacun de ces patients. La prise en charge est alors facilitée. Grâce au bilan réalisé lors de la journée en HDJ, le médecin traitant, déchargé des tâches chronophag­es, n’a plus qu’à suivre le plan de soins. » Pour les patients les plus complexes – ceux par exemple qui bénéficien­t du dispositif Affection longue durée (ALD) – le médecin coordonnat­eur peut mettre en place un suivi à domicile avec une infirmière en pratique avancée (IPA). Elle assure le suivi du plan de soins, adapte les prescripti­ons ou organise une téléconsul­tation avec le médecin, selon les besoins.

« Sur une journée, un bilan à la fois médical et social : une évaluation complète. »

« L’objectif, rappelle Valérie Massenet, c’est bien de favoriser le maintien à domicile, d’éviter des hospitalis­ations ou des placements en Ehpad juste parce que les gens ne sont pas soignés en temps et en heure. L’Agence régionale de santé, conclut-elle, suit ce projet avec intérêt. Si on a un large recrutemen­t de patients, pourquoi ne pas imaginer démultipli­er ce dispositif ? » 1. La clinique travaille pour organiser des rotations en VSL pour le transport de ces patients incapables de se déplacer seuls..

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(Photo C.R.) Aux côtés du directeur des soins Frédéric Michaud, l’infirmière référente du service Sandrine Michallet et la secrétaire.

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