Polski : « Je suis orphelin d’une force progressiste »
Universalisme, keynésianisme et souveraineté. C’est la sainte trinité du maire de La Trinité. Ladislas Polski était l’invité de L’Interview à la une (à voir sur Nicematin.com et Radioemotion.fr). Le vice-président de la Métropole Nice-Côte d’Azur exprime sur l’actualité locale et nationale une sensibilité peu banale liée à une appartenance politique difficile à situer sur l’échiquier : le Mouvement républicain et citoyen qu’a fondé JeanPierre Chevènement avant de s’en éloigner. Voici l’essentiel de son propos.
Ce qui a changé depuis qu’il est maire : « Beaucoup de choses, j’espère. Il nous a fallu redresser la situation financière de la Commune, nous sommes sortis du réseau d’alerte. Nous avons voulu redonner de la vie, organiser des festivités. »
Seule municipalité de gauche des 51 communes de la Métropole :
« Ma préoccupation n’est pas de me distinguer. C’est d’obtenir pour ma commune ce à quoi elle prétend. En 2023, nous allons débuter des travaux d’aménagement des axes principaux. L’engagement de la Métropole est aussi très ferme pour l’arrivée du tramway. La politique keynésienne d’investissements publics
qui stimule la croissance, l’emploi et la qualité de vie me va bien. »
Une majorité municipale allant du PCF à Renaissance :
« Ça fonctionne bien. Nous avons un socle de valeurs républicaines qui nous rassemblent, un projet commun établi avant que nous soyons élus et nous gardons ce cap. Les désaccords politiques doivent être maintenus en dehors de notre périmètre de rassemblement au profit des Trinitaires. »
Ses priorités : « L’éducation, priorité absolue. La sécurité qui est une justice sociale car ce sont les plus défavorisés qui sont les plus impactés par l’insécurité. Et la culture. »
Son mantra : « Rétablir la confiance en l’avenir. »
Le chevènementisme :
« C’est l’équilibre entre les
droits et les devoirs. Je m’échine avec mon équipe à mettre en oeuvre des services pour que la population trouve satisfaction. En revanche, je suis intransigeant sur le respect des valeurs républicaines. »
Sa position : « Je suis orphelin d’une force progressiste à l’échelle nationale qui pourrait incarner l’exercice des responsabilités. Le macronisme a poussé trop loin le curseur en direction des gens pour qui ça va bien. La Nupes et la France insoumise expriment une radicalité qui n’est pas ma culture politique. Marine Le Pen est issue d’une famille politique ancrée dans des idéaux contraires à ceux de l’histoire noble de notre République. Par contre, au très grand nombre de concitoyens qui se tournent vers le RN, qu’ils savent que notre modèle républicain est parfois fragilisé; il faut leur proposer une alternative qui ne nie pas leurs problématiques. »
Et si c’était Cazeneuve ?
« Je me reconnais dans beaucoup de choses que dit l’ancien Premier ministre, sa confiance dans les valeurs républicaines. Mais il y a des sujets sur lesquels il faudrait débattre comme le rapport à l’Europe qu’il convient de repenser (...) Une des divergences que j’ai eue avec une bonne partie de la gauche, c’était de défendre le nucléaire comme énergie souveraine et non émettrice de gaz à effets de serre. »
La réforme des retraites :
« Je suis médecin généraliste. Tous les jours, je vois des gens qui ont 59 ans, 60 ans, usés, qui ont mal au dos, aux cervicales, et qui me disent : “Je ne vais pas arriver jusqu’à la retraite.” Repousser l’âge de la retraite pour ces gens-là, sans critères de pénibilité adaptés, c’est profondément injuste. »