VERS QUEL SYSTÈME ?
1 170 euros brut les 24 heures soit 48,75 euros bruts de l’heure. À partir de demain, 3 avril, c’est la rémunération maximale à laquelle pourront prétendre les médecins intérimaires appelés à pallier les 30 % de postes vacants dans les hôpitaux français. Objectif de cette mise en application de la loi Rist d’avril 2021 : « mettre fin aux dérives des intérimaires cannibales », selon François Braun, ministre de la Santé. Sauf que des dizaines d’hôpitaux, confrontés au manque de personnel pour faire tourner leurs services, n’ont pas de plan B. Ils sont dépendants de cet intérim médical. Avec l’entrée en vigueur de la loi Rist, et « l’abandon de poste » de nombreux médecins qui refuseront de travailler dans ces nouvelles conditions tarifaires, ce sont quelque 70 hôpitaux et de nombreux services qui sont menacés de fermeture. Les instances sanitaires justifient cette loi en rappelant les dérives de certains médecins qui, se sachant en position de force, sont devenus de véritables mercenaires. Difficile de combattre cet argument. Sauf que si des hôpitaux ont accepté de payer, c’est parce qu’ils sont dans l’impasse. Et à ce jour, rien de concret n’est prévu pour les en faire sortir. Le Ministre appelle à des concertations locales animées par les ARS. Pendant que les acteurs se concertent (sic), où iront les patients confrontés à la fermeture de leur service d’urgence, gros consommateurs d’intérimaires ? Les cliniques privées, « non soumises » à cet encadrement de l’intérim, prendront-elles le relais ? Vers quel système de santé se dirige-t-on ?