3. Les bébés font des calculs
Dans l’imaginaire collectif, les bébés « ne comprennent rien » à ce qu’on leur dit. Mais derrière les visages poupins se cachent de véritables champions de la prédiction et du calcul statistique. « Les bébés analysent finement nos paroles afin d’extraire des mots selon leur fréquence d’apparition. » Cette découverte montre que les nourrissons ont déjà des modules en eux. « Comme des petits moteurs automatiques qui vont les guider dans l’apprentissage deleurlangue. » Grace à ces calculs complexes, l’enfant va développer des stratégies très efficaces pour progresser dans le langage. « Capterlesrégularitésdesa langue lui donne la possibilité d’anticiperlesignalquiarrive à lui. Mais surtout de pouvoir apprendre très rapidement les mots nouveaux. »
4. Des rois de la « segmentation »
Au début, lorsqu’un bébé vient au monde, la parole ressemble à un long signal où les mots et phrases n’ont pas de frontières visibles. « Pour se donner une idée, c’est comme écouter deux personnes parler dans une langue étrangère. On est perdu car on n’a pas le début ni la fin de la phrase. » Ainsi, pour trouver les unités linguistiques pertinentes dans le flot de paroles, de récentes recherches ont montré que le bébé va « segmenter ». Ainsi, quand il repère un allongement ou bien une augmentation de la tonalité, il s’en sert pour découper la séquence. « Les indices musicaux l’aident pour apprendre les mots dans les phrases. Cette segmentation est essentielle à son apprentissage et elle montre que le bébé n’est pas du tout passif devant l’acquisition du langage. Il est acteur de son apprentissage et cherche à comprendre. »