Jamais deux sans trois ?
Les Monégasques attaquent leur sprint final par la réception d’Alsaciens en pleine lutte pour le maintien, avec l’avantage d’avoir déjà réussi deux folles remontées ces dernières saisons.
Voilà, on y est. L’AS Monaco, quatrième, avec 54 points, entame cet après-midi contre Strasbourg la dernière ligne droite d’un championnat qu’elle n’a pas pris par le bon bout en août mais peut achever en trombe le 3 juin prochain. 10 matchs pour doubler l’OM et Lens (60 pts) et décrocher une qualification directe pour la Ligue des champions, l’objectif prioritaire du président Dmitri Rybolovlev. La tâche s’annonce difficile au vu du calendrier (Lens, Lille, Lyon, Rennes entre autres) mais pas impossible pour un collectif en mode diesel qui n’a jamais peur de finir très fort ses saisons.
Ce fut le cas il y a deux printemps sous Niko Kovac et ce fut encore plus marquant l’an passé avec Philippe Clement, un coach qu’on disait pourtant sur un siège éjectable. Huitième avant de défier le PSG lors de la 29e journée, l’ASM avait enchaîné neuf succès pour remonter à une seconde position, qui ne lui avait échappé qu’à cause d’un but à la toute dernière seconde d’Ignatius Ganago contre Lens (2-2). Mais l’entraîneur monégasque voit « une grande différence » par rapport à l’exercice précédent.
« On a treize points de plus que la saison dernière au même stade. On est plus régulier, beaucoup de joueurs ont franchi des paliers. Maintenant, pour ces dix matches, il
faut montrer qu’on est présent tout le temps. Peu de différences de qualité existent entre les équipes. Celle qui sera surtout mentalement la plus forte s’offrira le plus de chances de réussir », prédit-il, alors que sa troupe peut déjà grappiller quelques points sur la concurrence en cas de succès contre une formation de Strasbourg (15e) en net regain de forme depuis l’arrivée de Frédéric Antonetti mais privée pour la rencontre
de quatre titulaires potentiels.
« Ce n’est pas une garantie »
Vivre la fin de saison souhaitée passera par une seule chose selon Philippe Clement : « Être à fond pendant neuf semaines et dix finales ». Un message qu’il a eu l’occasion, avec le directeur sportif Paul Mitchell, de faire passer à l’ensemble des joueurs ainsi qu’aux membres du
staff et de la cellule de performance lors d’une grande réunion jeudi, où a été décrétée l’union sacrée. « Ils ont redéfini les objectifs et montré où on voulait aller », raconte Youssouf Fofana. Le cadre de l’ASM a senti « un nouvel élan » à son retour du rassemblement avec les Bleus et estime que l’expérience des deux dernières saisons va servir, même s’il aurait préféré « éviter » de revivre la même situation. « On connaît le chemin à parcourir, à quoi vont ressembler les prochains matches. On ne sera pas surpris. On est moins loin qu’auparavant. J’espère qu’on fera une troisième remontada beaucoup plus tranquille, sans pression », confie-t-il. Le club du Rocher, qui a posé la première pierre de son redressement à Ajaccio avant la trêve (victoire 0-2), sait où aller et comment le faire, mais «ce n’est pas une garantie », avertit de son côté un coach, qui a perdu le prolifique et énergique attaquant Breel Embolo pour plusieurs semaines. « Je n’aime pas les mots comme ‘‘habitude’’. On a montré notre capacité à faire des séries. On sait qu’on peut le faire. Mais il faut le prouver toujours, être très performant. Si l’état d’esprit, c’est : ‘’On est toujours là les dis derniers matches’’, c’est foutu » .On saura très vite si ses hommes l’ont entendu.