Monaco-Matin

Victor Belmondo : « Enfant, j’ai rêvé d’être acteur »

Honoré par le Monte-Carlo Film Festival de la comédie catégorie espoir, le jeune comédien construit sa carrière au fil de rôles intéressan­ts à l’ombre du géant qu’était son grand-père.

- PROPOS RECUEILLIS PAR CEDRIC VERANY

En quelques films et une présence à l’écran remarquée, Victor Belmondo a réussi à ce qu’on s’intéresse davantage à lui pour son jeu d’acteur que pour son célèbre patronyme. Émouvant jeune homme à la recherche de l’histoire de son père dans Arrête avec tes mensonges, prochainem­ent dans la peau de Roger Vadim pour le biopic consacré à Brigitte Bardot, il est un jeune comédien qui compte. Mais on n’échappe à pas ses racines quand on est le petit-fils de l’icône Jean-Paul Belmondo. Fan de Bébel devant l’éternel, le président du Monte-Carlo Film Festival de la comédie, Ezio Greggio, a voulu saluer la carrière naissante de Victor Belmondo en lui remettant un trophée de l’espoir au Grimaldi Forum samedi soir.

Pour le jeune comédien, ce retour en Principaut­é a forcément convoqué à sa mémoire « des souvenirs de dîners joyeux avec mon grand-père à Monaco », qu’il accompagna­it souvent à l’occasion de séjours azuréens. Tout comme ses parents, Luana et Paul Belmondo, qui l’ont souvent emmené en vacances en Principaut­é et qui forcément, l’ont suivi au festival pour l’applaudir au moment de recevoir le premier trophée de sa carrière. Une distinctio­n qui compte pour le jeune acteur, passionné de cinéma. Interview.

Vous êtes honoré dans un festival qui loue l’art de la comédie, qu’est-ce qui définit une bonne comédie selon vous ?

C’est la sincérité ! Les comédies qui me touchent sont celles où il y a une vérité, un premier degré. Quand il y a davantage de fond que de forme, c’est là qu’on touche le plus de gens. Que ça peut faire rire, et que l’on s’y retrouve tous.

Vous avez déjà une dizaine de films à votre actif, mais pas encore une grande comédie…

C’est vrai, de la comédie pure, il n’y en a pas eu énormément. Le bon projet n’est pas encore arrivé mais je ne désespère pas parce que j’adore la comédie !

Le festival met en lumière aussi le cinéma italien, qu’avez-vous d’italien en vous ?

[Il sourit] D’abord, le goût de la bonne nourriture. Je suis un très bon mangeur pour quiconque cuisine. Ensuite, c’est compliqué à définir, mais je dirais un goût de la vie, des bonnes choses, quelque chose de positif. D’ailleurs, j’adorerais un jour jouer en Italie, c’est mon deuxième pays.

Vous avez étudié le cinéma et ses métiers avant d’arriver devant une caméra. Quel spectateur êtes-vous ?

J’ai du mal à être spectateur sans analyser, en me détachant de la technique. Mon cerveau n’est pas sur off quand je regarde un film. J’observe aussi énormément le jeu des acteurs et des actrices car ils me passionnen­t et

m’inspirent beaucoup.

En début d’année, le long-métrage vous a mis en pleine lumière et a reçu énormément de retours positifs. Ressentez-vous un changement depuis la sortie de ce film ?

Arrête avec tes mensonges

C’est vrai qu’il y a eu une grande curiosité pour cette histoire. Nous étions très contents de voir à quel point le film a touché. J’ai donné des choses dans ce film, que je n’avais pas données avant sur d’autres projets. Ce personnage m’a permis d’aller explorer d’autres facettes. J’en suis ravi.

Avez-vous été déçu qu’il n’ait pas plus largement rencontré son public en salles ?

Aujourd’hui il n’y a plus de vérité, c’est assez inexplicab­le les films qui marchent ou pas, le public se déplace différemme­nt en salles. Évidemment on aimerait que le film soit vu au maximum, car on l’a fait avec notre coeur. Mais je retiens ce succès dans le coeur des gens, c’est plus fort que tout.

Vous jouez dans le de Bardot, une icône du cinéma français. Si un jour on vous propose un projet sur une autre icône du cinéma français, Jean-Paul Belmondo, vous pourriez incarner votre grand-père à l’écran ?

biopic

Je n’ai pas la réponse à cette question, il faudrait voir le scénario. Si un jour, un réalisateu­r vient avec un scénario magnifique, évidemment je me poserai la question d’y aller. Je ne ferme pas la porte. Mais si ça devait se faire, je l’aborderais comme un personnage comme un autre.

Votre carrière est en pleine ascension, existe-t-il un rôle qui vous fait rêver ?

J’ai eu la chance déjà de jouer dans des films populaires ou intimistes, des drames, de la comédie sentimenta­le. J’aimerais continuer à toucher à tout. Peut-être un vrai film d’époque ? J’ai vu Les Trois Mousquetai­res, un grand film de costumes et d’aventure, ça pourrait être sympa !

2023, l’année de vos trente ans, ça vous inspire quoi ?

Ça fait bizarre [rires]. Ça y est, je commence à me sentir comme un jeune adulte. Je sens qu’il y a moins d’immaturité mais toujours de la jeunesse. Enfant, j’ai rêvé d’être acteur, d’être sur des plateaux de cinéma, faire ce que j’aime. Et c’est en train de se passer. Je n’ai aucune garantie que ça continuera, je touche du bois. Mais c’est vrai trente ans : c’est un cap. Je me suis bien amusé, je ne les ai pas vus arriver. Mais, ça reste un jeune âge, non ?

 ?? (Photo S.Chiappalon­e/MCFF) ?? Sur la scène du Grimaldi Forum, c’est Paul Belmondo qui a remis le prix de l’espoir à son fils Victor à l’occasion de la vingtième édition du Monte-Carlo Film Festival de la comédie.
(Photo S.Chiappalon­e/MCFF) Sur la scène du Grimaldi Forum, c’est Paul Belmondo qui a remis le prix de l’espoir à son fils Victor à l’occasion de la vingtième édition du Monte-Carlo Film Festival de la comédie.

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