« M. Macron, on est là, on sonne le réveil »
Jacqou, berger de Peille sans ses chèvres
« Je suis M. Casserole, Jacquou, le berger de Peille, j’aurais bien emmené mes chèvres mais j’ai pas pu », sourit l’homme, jouant un tintamarre d’enfer en tapant furieusement sur une casserole et un vieux plat de service en inox peu reluisant. « C’est pas très propre, reconnaît-il entre deux tambourinades, mais j’ai pas le temps de faire la vaisselle. Mon temps, je l’utilise pour dire non au gouvernement. » Bling, blang, bloum : « M. Macron, on est là, on sonne le réveil... »
«Ce gouvernement est sourd... » Daniel, mégaphone ambulant
Son mégaphone chante tout seul. Impossible de le mettre sur off : il crie, hurle et braille sa colère. « Il est hanté », rigole Daniel. Mais bien pratique : « Il faut faire du bruit car on n’est pas entendus. Ce gouvernement est d’une surdité ahurissante. Il est d’un autoritarisme que nous n’avons jamais connu. C’est terrible. Les libertés individuelles et collectives ont pris un sacré coup dans la gueule. La crise du Covid a été instrumentalisée pour réduire nos libertés mais on est là. »
« S’il dégageait, ce serait un bon point » Chantal, « mamie Gilets jaunes »
Elle, c’est Chantal, 70 ans, en tête de cortège. « Mais pour les Gilets jaunes, je suis la mamie qui déchire. C’est mon petit-fils qui m’a donné ce surnom et c’est pas pour rien », martèle la dame au blouson estampillé
« Liberté, stop à la vie dure ». Elle scande
« Macron, destitution ! » Et commente : « S’il dégageait, ce serait un bon point. On défend nos enfants et nos petits-enfants, et, vu comme c’est parti, pardon, mais ce monsieur le Président n’a pas fini de nous embêter. »
« On manifeste pour nos enfants » Damien et Michelle, retraités motivés
« Pour nous, c’est fini. On manifeste pour nos enfants et nos petits-enfants », disent-ils d’une seule voix. Leur fils, a calculé le joli couple de retraités, « devra travailler jusqu’à 67 ans pour avoir toutes ses annuités ». Trop, beaucoup trop, impensable, alors ils marchent : « On est obligés, on se bat pour les autres, on est dans la contestation pour tous ces gens qui ont un travail difficile et qui ne pourront pas continuer aussi loin. C’est trop pour eux, pour leur vie, pour leur santé. »