Monaco-Matin

Pourquoi n’y aura-t-il pas de bal des fous cet été ?

L’annonce a été publiée sur les réseaux sociaux : l’événement, organisé traditionn­ellement sur la terrasse du Palais des Festivals, à Cannes, n’aura finalement pas lieu. La raison semble économique.

- SO. G.

Pirates, rois de la jungle, cupidons, superhéros... rangez vos costumes. Ils ne vous seront pas utiles cette année : le bal des fous a été déprogramm­é. « C’est avec une profonde tristesse que nous devons vous annoncer que le bal des fous ne pourra se tenir sur la terrasse du Palais des Festivals de Cannes cet été, cet événement si cher à nos coeurs, symbole de liberté et de créativité, n’illuminera pas nos dimanches. »

Ces mots ont été publiés sur la page Facebook de l’événement par les organisate­urs, Mozart et Géraldine Hunter. Auxquels s’est ajoutée une brève explicatio­n : « Nous avons dû prendre la décision dans l’intérêt de tous de ne retenir aucun des candidats à la production pour 2023, dans un souci de préserver la qualité et l’ADN de la manifestat­ion tout en privilégia­nt l’équilibre fragile de cette fête délibéréme­nt et faroucheme­nt populaire, empreinte de diversité. »

Des dépenses bien trop supérieure­s aux recettes ?

L’annulation a provoqué l’émoi. Dans les commentair­es, l’emballemen­t. Certains internaute­s, cependant, ont témoigné leur incompréhe­nsion :

« On ne comprend pas bien la raison. »

Cette tuile cache-t-elle un désaccord entre la direction artistique et la SEMEC, la société gestionnai­re du Palais des festivals et des congrès de Cannes ? Absolument pas, rassure Jean-Michel Arnaud, président du Palais des Festivals et conseiller municipal délégué à la culture à la ville de Cannes. Cette décision a été prise

d’un commun accord – et par dépit ! « On a travaillé de concert sur l’organisati­on de cette nouvelle édition. Cette fête, on l’a développée ensemble. »

« Le producteur de l’an dernier

n’a pas souhaité réitérer l’expérience. Nous avons, ensemble, décidé de lancer un appel à candidatur­es. » Si quelques postulants, dont on ignore le nombre, ont répondu à l’appel, « il n’a pas

été trouvé d’accord entre une production et la direction artistique ». Cela, à cause d’un « enjeu économique élevé ». La question de la rentabilit­é se pose. Les dépenses seraient-elles bien trop supérieure­s aux recettes enregistré­es ?

Dans ce lieu en plein air propice à l’imaginaire, dans un décor fantasmago­rique surplomban­t la Croisette et le port de Cannes, plus de 25 000 festivalie­rs se sont éclatés sur le dancefloor au cours des six soirées organisées l’an passé. « C’est un événement populaire, gratuit et artistique qui coche toutes les cases. Il a eu un immense succès ! » Afin de ne laisser personne sur le carreau, les organisate­urs et la Ville réfléchiss­ent à organiser quelques dates festives « sur un autre site » avec « un autre format », confirme la municipali­té. Il ne reste plus qu’à « trouver la bonne formule économique ». Pour l’heure, il ne s’agit que de pourparler­s. Pour l’année 2024, en revanche, « nous anticipons déjà son organisati­on ».

 ?? (Photo d’archives S. Botella) ?? La production du Bal des Fous, fête populaire et gratuite qui avait attiré 25 000 festivalie­rs l’an dernier, ne serait pas suffisamme­nt rentable.
(Photo d’archives S. Botella) La production du Bal des Fous, fête populaire et gratuite qui avait attiré 25 000 festivalie­rs l’an dernier, ne serait pas suffisamme­nt rentable.

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